La Ferme Baril et frères aux prises avec la «Salmonella Dublin»

La Ferme Baril et frères de Plessisville apprend à vivre avec la «Salmonella Dublin». Les 325 bêtes ont en effet été infectées par la bactérie au cours des derniers mois. Fait inusité, il s’agirait du premier troupeau au Québec qui voit 100% de ses vaches en être affectées.

Le propriétaire de la ferme laitière, Jean-Pierre Baril, a décidé d’en parler publiquement dans un souci de transparence. Son histoire a d’abord fait la manchette dans le journal La Terre de chez nous. Il a également bien voulu nous ouvrir les portes de son établissement en souhaitant donner l’exemple aux autres producteurs afin d’éviter que la maladie ne se propage inutilement dans les autres fermes de la province.

«Les conséquences de cette bactérie dans notre troupeau auraient pu être beaucoup plus dramatiques si notre ferme dépendait de la vente d’animaux ce qui n’est pas notre cas. Le plus gros pourcentage de nos revenus provient du lait qui demeure propre à la consommation une fois pasteurisé», explique M. Baril précisant qu’on ne peut toutefois consommer le lait cru à la ferme. «Nous avons également abandonné la vente d’animaux, même si rien ne nous l’interdit», ajoute-t-il.

Une dizaine de bêtes périssent!

Le troupeau de la Ferme Baril et Frères a été infecté suite à l’arrivée d’un veau qui avait été acheté dans une autre ferme. «Nous avons d’abord perdu une dizaine de veaux et avons dû pratiquer des avortements chez quelques vaches. Puis notre vétérinaire nous a appris, un vendredi après-midi durant l’été, que c’était positif», souligne Sandy Fuchs, une employée de la ferme.

La bactérie peut entraîner de la fièvre, de la diarrhée et une chute de la production de lait. «Dans notre cas, nous n’avons pas eu à nous inquiéter pour la production de lait qui est demeuré bonne (avec 45 kg et plus de lait par jour – 50 vaches). Nos vaches vont bien et il n’y a pas de nouveaux avortements. C’est cependant plus difficile pour nos veaux que nous devons traiter aux antibiotiques pour assurer leur survie», indique-t-elle.

«J’avoue ne pas avoir dormi de la nuit quand j’ai appris que notre troupeau avait la bactérie. J’avais entendu dire que c’était épouvantable. Mais, nous avons choisi de rester positif. C’est plus encourageant et plus facile de passer au travers ainsi. Je me suis en quelque sorte inspiré de Pierre Caron de la Ferme Karona qui, en 1964, avait vu son troupeau décimé par la maladie. Et il s’en est relevé avec grand talent, pas en pleurnichant», laisse entendre M. Baril qui pourrait voir sa ferme être confrontée à la bactérie pour quelques années encore avant de réussir à s’en débarrasser. Des nouvelles mesures de biosécurité sont d’ailleurs appliquées à la ferme.

«J’espère que le MAPAQ va tout faire pour prévenir la propagation et obliger des tests pour tous les producteurs», de conclure M. Baril qui se questionne encore pourquoi aucune mesure n’a été prise depuis la découverte de la bactérie en 2011 dans la belle province.

M. Baril avoue de plus qu’il a dû réduire les activités à la ferme. «J’aurais bien aimé faire une portes ouvertes de nos nouvelles installations aménagées en 2015 (il y a investi 3 millions $) et tenir divers événements de formation comme j’avais l’habitude de faire, mais ce n’est guère possible dans la situation actuelle», s’est-il résigné.