La CSN réclame un moratoire sur le projet Optilab

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) réclame un moratoire sur le projet de fusion des laboratoires médicaux mis de l’avant par le ministre Barrette. Pour la CSN, la fusion des laboratoires médicaux du Centre-du-Québec comporte des risques importants pour les patients et le personnel.

Dans un comité avec le MSSS, la CSN défend les revendications du personnel des laboratoires, alors que le CIUSSS de la Mauricie et du Centre-du-Québec se refuse toujours à répondre aux questions du personnel.  

Les inquiétudes de la CSN se confirment: le projet d’implantation d’Optilab aura pour conséquence de nombreuses pertes d’emplois partout au Québec ainsi qu’une diminution dans l’expertise et la qualité des services à la population. Il est important qu’un moratoire soit mis en place le temps que la négociation ait lieu avec la CSN et le MSSS.

«On parle de 8000 échantillons qui devront être traités quotidiennement à Trois-Rivières. Ou va doubler, voire tripler le volume d’échantillons à traiter et les appareils ne sont pas modifiés. On nous parle qu’on veut couper de 2 à 5 postes d’ici décembre 2016. C’est de l’improvisation totale. C’est sûr que des échantillons seront perdus et que la population va en écoper», de dire le vice-président régional de la FSSS-CSN, Claude Audy.

La réorganisation causée par le projet Optilab risque de toucher de 60 à 70 % du volume des échantillons de certains centres, et ce, avant même que les appareils soient reçus. Il y aura également une recrudescence des transports d’échantillons et une augmentation de la manipulation. Il y aura une perte d’expertise au niveau des centres de prélèvement et des laboratoires associés et il y aura une généralisation des risques d’erreur. Il est illusoire de penser, selon la CSN et ses syndicats affiliés des professionnels et techniciens travaillant en laboratoire, que l’on puisse agir sans porter atteinte aux services aux usagers.

 «On a plus de 300 normes à respecter en laboratoire. Ce n’est pas rien et du jour au lendemain on doit tout déménager dans un laboratoire serveur avec tous les aléas des transports que l’on connaît. Il y a d’énormes risques sociaux et humains liés à ces changements puisque sans moratoire, les risques sont décuplés. Il faut revoir la manière dont la chaîne d’analyse est faite ainsi que la chaîne du transport. Les échantillons pourraient être perdus en raison du gel, du non-respect du protocole de conservation, d’une manipulation trop grande et pour plusieurs autres raisons», enchaîne la vice-présidente des professionnels et techniciens en santé et services sociaux du Syndicat unifié du littoral sud affilé à la CSN, Nicole Ouellet.

«Aujourd’hui le comité de négociation de la CSN rencontre le MSSS pour faire part des préoccupations du personnel des laboratoires médicaux sur le projet Optilab. Ce comité est le seul rempart face aux politiques inadéquates du ministre et nous croyons fermement que c’est par la négociation que nous pourrons en arriver à des résultats acceptables. Nous sommes la seule organisation syndicale à avoir un forum au niveau national pour négocier les enjeux des laboratoires médicaux», enchaîne le président du Syndicat des professionnels et techniciens du CSSS Maskinongé (CSN), Mario Bourdon.

«On a déjà dénoncé à plusieurs reprises les distances considérables qu’auront à parcourir les échantillons prélevés, sans compter le trafic sur les routes, les travaux de construction, les intempéries. Le réseau a déjà été considérablement affaibli et désorganisé par la loi 10. La CSN est la seule à avoir un comité sur la main-d’œuvre en technologie médicale. Nous demandons au gouvernement d’imposer un moratoire sur Optilab et de négocier de bonne foi avec le comité de la négociation de la CSN pour prendre acte des préoccupations du personnel des laboratoires», conclut le vice-président régional de la FSSS-CSN, Claude Audy.

La CSN représente près de 325 000 travailleuses et travailleurs regroupés dans quelque 2000 syndicats présents dans tous les secteurs d’activité.