La contre-manifestation opposée à La Meute tourne au vinaigre à Québec

 La contre-manifestation des opposants de La Meute a tourné au vinaigre, dimanche.

Quelques centaines de personnes s’étaient rassemblées devant un édifice de la rue Louis-Alexandre-Taschereau, à Québec, où s’étaient réunis quelques sympathisants du groupe proche de l’extrême-droite.

L’édifice était protégé par plusieurs agents du Service de la police de la Ville de Québec (SPVQ).

Réunis dans un premier temps à la Place d’Youville, les contre-manifestants s’étaient divisés en deux groupes. Le premier menait la garde pacifiquement devant l’immeuble tandis qu’un second déambulait dans les rues de la Haute-Ville.

Des affrontements ont éclaté entre les représentants de l’ordre et ce deuxième groupe. Des manifestants masqués leur ont lancé des bouteilles de bière.

Les policiers en tenue antiémeutes ont alors avancé vers eux. Les manifestants ont reculé, mais les tensions sont demeurées vives.

Des pétards ont explosé près des policiers.

Vers 14 h 15, le SPVQ a indiqué sur son compte Twitter que cette manifestation avait été déclarée illégale à cause «des actions de violence et de vandalisme». Les policiers ont alors averti les manifestants qu’ils pourraient les interpeller pour attroupement illégal.

Des affrontements entre des manifestants et des policiers se sont aussi déroulés sur la Grande-Allée. Des manifestants ont lancé des bouteilles aux policiers et ont mis des bombes fumigènes dans des poubelles.

L’autre rassemblement, celui devant l’édifice de la rue Louis-Alexandre-Tachesreau, demeurait à ce moment-là toujours légal.

Contre l’immigration illégale

Plusieurs groupes se rapprochant de l’extrême-droite avaient organisé une manifestation «silencieuse» contre ce qu’ils considèrent comme «l’immigration illégale».

Un de ces groupes, La Meute, avait déclaré que le rassemblement se ferait «dans le calme et le respect des lois».

Leur appel à la manifestation a incité des partisans de l’immigration et des groupes antiracistes à organiser une contre-manifestation. Ses contre-manifestants se sont rassemblés à la Place d’Youville. Une partie d’entre eux ont marché vers l’Assemblée nationale tandis que d’autres personnes ont cerné l’immeuble abritant le stationnement souterrain où se réunissaient quelques centaines de partisans de La Meute.

Quelques sympathisants de La Meute, qui tentaient d’entrer dans l’immeuble en question, ont été chahutés par les contre-manifestants.

Vers 15 h, les gens de La Meute demeuraient terrés dans le stationnement tandis que la situation était calme, même festive, à l’extérieur. Un porte-parole du groupe, Stéphane Rock, a rencontré les journalistes vers 15 h 30. Il leur a dit qu’il valait mieux pour la sécurité des membres de La Meute qu’ils demeurent à l’intérieur de l’immeuble.

Une heure plus tard, les tensions se sont ranimées lorsque pour une raison encore inconnue, les policiers ont procédé à l’arrestation du militant antifasciste Jaggi Singh. Celui-ci s’est un peu démené pour tenter, en vain, d’échapper aux griffes des policiers.

Cette arrestation a grandement déplu aux gens présents. Les policiers ont alors fait usage de poivre de Cayenne et déclaré que ce rassemblement était déclaré à son tour «illégal».

Vers 17 h, des femmes et des enfants sont sortis du garage souterrain. Ils ont été suivis environ une heure plus tard par les autres sympathisants de la Meute. Ceux-ci, quelques centaines dont plusieurs portaient un chandail de la Meute, ont décidé de tenir quand même leur manifestation silencieuse dans les rues des environs.

Les politiciens n’ont pas perdu de temps à réagir aux affrontements entre contre-manifestants et les policiers. «Nous condamnons la violence et l’intimidation. Nous vivons dans une démocratie où le #respect doit être la norme et non pas l’exception», a écrit le premier ministre Philippe Couillard, sur son compte Twitter.

Plus tôt, le chef du Parti québécois, Jean-François, avait utilisé le même canal pour exprimer son indignation: «Les manifs à Québec: la violence, les masques, c’est pas une façon de s’exprimer. Peu importe son opinion. Point final».

Même son de cloche chez leur collègue de la Coalition avenir Québec, François Legault: «Les Québécois sont capables de débattre sereinement. Non à la violence».