«J’aurais aimé ça être député d’Arthabaska!»
Dur, très dur à prendre cette défaite, a admis le candidat libéral Luc Dastous. D’autant que ce n’est pas sa première, mais sa troisième, après l’élection fédérale de 2000 dans Lotbinière et l’élection provinciale de 2014 dans Arthabaska. «J’aurais aimé ça être député d’Arthabaska!»
Sur la scène, en compagnie des ministres Laurent Lessard et Jean D’Amour, de sa conjointe et de ses trois filles, M. Dastous s’est brièvement adressé à ses partisans dans son local du centre-ville de Victoriaville.
Il a félicité le gagnant, Éric Lefebvre, lui souhaitant une «bonne fin de mandat».
Il a remercié les gens de son organisation, sa famille, les députés et ministres qui se sont déplacés pour sa campagne.
«J’aurais aimé vous livrer Arthabaska», a-t-il déclaré à leur endroit.
Il leur a dit que les résultats d’une élection n’étaient pas toujours faciles à comprendre. «Honnêtement, il me faudra les analyser», a-t-il répondu à lanouvelle.net, dérouté par le verdict de la population.
Serait-ce la manifestation d’une insatisfaction à l’égard du gouvernement libéral? «Ce n’est pas le pouls que j’avais sur le terrain», a répondu le candidat, ajoutant qu’il avait été très bien accueilli partout où il s’est présenté.
En lançant «on va se revoir, la vie est courte», Luc Dastous précise que cela n’augurait rien au sens politique. Tentera-t-il de nouveau de se présenter à l’élection générale de 2018? «Je ne suis pas rendu là», laissant entendre qu’il devait digérer cette déroute.
C’est le ministre Laurent Lessard, présent dans le local électoral bien avant la sortie des résultats, qui a accueilli Luc Dastous et a invité tout le monde, «l’équipe», «la famille» à monter sur la scène. «Luc Dastous partout, Luc Dastous jusqu’au bout», a-t-il dit, parlant du candidat comme d’un homme vrai, honnête, sincère, le «meilleur candidat depuis longtemps», «un homme que je porte sur mon cœur».
Le candidat n’était pas encore arrivé dans le local que le premier ministre Philippe Couillard s’adressait aux partisans par le truchement de la vidéoconférence. «Ce ne sont pas les résultats qu’on espérait (…) ils ne sont pas un écho du travail de Luc». Le premier ministre a ajouté qu’il en «prenait acte». Au moment où il s’est adressé aux partisans libéraux, toutes les urnes n’étaient pas ouvertes, M. Couillard s’attendant à ce que les votes en faveur du candidat libéral soient un peu plus élevés dans L’Érable, où réside M. Dastous.
Généralement, une élection partielle sert justement à manifester son désaccord avec le gouvernement en place et peut le faire sans aucun risque, pense un autre partisan. Et ce serait exactement ce qui a pu se passer dans Arthabaska, notamment en raison des coupes dans le domaine de la santé.
Présent dans le local électoral, l’homme d’affaires Alain Dumont, qui avait publiquement donné son appui à M. Dastous, nourrit quelques appréhensions concernant le projet de modernisation de l’hôpital. «C’aurait été plus facile avec Luc Dastous.» D’autres partisans vont plus loin en disant qu’il ne serait pas étonnant qu’il y ait des «nœuds» dans ce dossier, qu’il avance plus lentement, même si le ministre Barrette a déclaré que la population «méritait» ce projet.
Chez les libéraux, on était aussi prêt à reconnaître que les deux candidats pressentis pour devenir député avaient fait une bonne campagne. Peut-être, suggèrent-ils, que Luc Dastous était moins connu qu’Éric Lefebvre.
L’une des trois filles du candidat libéral, Léonie, a mis du sourire chez les partisans en prenant le micro pour remercier les gens de l’équipe électorale, parlant entre autres d’Éric le grincheux, d’Audrey qui stressait, de Pascal qui mange bio… et du très cher Laurent (Lessard) qui fait désormais partie de leur club des quatre L.
«On va respecter le choix de la population», a indiqué Gilbert Grimard, président du PLQ, toujours convaincu que le gouvernement libéral présente les meilleures options.
Fâchés d’entendre Vincent Marissal dire qu’Arthabaska n’était pas vraiment un comté libéral à l’antenne de Radio-Canada, les organisateurs ont changé de poste… Le nom de Claude Bachand était chuchoté, lui qui a été député de 2003 à 2007 et 2008 à 2012.