Inovem progresse
Le Centre d’innovation en ébénisterie et meuble (Inovem) du Cégep de Victoriaville affiche une progression de ses revenus, malgré un financement qui a pris fin.
Devant les membres du conseil d’administration du Cégep, le directeur de l’École nationale du meuble et de l’ébénisterie, Martin Demers, a expliqué qu’Inovem a bénéficié d’une aide annuelle de 500 000 $ pendant cinq ans pour développer ses activités de recherche appliquée.
Ce financement a cessé en 2020. « Mais la progression des revenus d’Inovem s’est poursuivie malgré tout. Le chiffre d’affaires est passé de 1,3 M $ en 2020 à près de 2 M $ aujourd’hui », a-t-il précisé.
Cela démontre, selon lui, que le financement accordé pour lancer les projets de recherche appliquée, a porté fruit.
Inovem consacre de plus en plus de temps à la recherche, contrairement à ce qui s’est déjà fait, a observé Martin Demers, signalant qu’entre 2010 et 2015, les services externes aux entreprises représentaient 90% du chiffre d’affaires comparativement à 10% pour la recherche.
« Maintenant on a inversé cette tendance avec 70% de recherche appliquée, a confié Martin Demers. C’était un enjeu, on avait un centre de transfert de technologie qui faisait peu de recherche. On s’y est attaqué avec les résultats que ça donne aujourd’hui. »
Par ailleurs, Martin Demers a rappelé que la mission d’Inovem avait été revue en incluant deux volets : la transition numérique et la transition écologique dans l’industrie.
Pour illustrer aux administrateurs ce que réalise Inovem, il a présenté deux exemples de projet dans chacune des transitions.
En lien avec la transition numérique, Inovem coordonne le Projet d’appui à la commercialisation du meuble et de l’armoire de cuisine (PACMAC) auquel des partenaires sont associés. « On parle, ici, de commercialisation numérique. Comment, en 2023, vend-on des meubles et des cuisines en ligne? Le but, c’est d’accompagner les entreprises dans la conception d’un plan stratégique de commercialisation en ligne, de soutenir le développement de leur contenu et des composantes qu’ils veulent mettre en ligne et ensuite de mettre en place un site transactionnel », a-t-il expliqué, ajoutant qu’Inovem possède l’expertise en la matière au niveau de la virtualisation du mobilier et de l’enrichissement de l’expérience client en ligne.
Le PACMAC, à ce jour, a réussi à intéresser 24 des 46 entreprises qu’il souhaite rejoindre.
Concernant la transition écologique, Inovem travaille actuellement un projet avec Hydro-Québec, un projet de reconversion de mobilier par l’économie circulaire. « On travaille avec eux pour voir ce qu’on peut faire avec l’ancien mobilier, a fait savoir Martin Demers. Comment le valoriser? Quel type de matière on a ? Quelle proportion peut-on récupérer? Et ensuite, on soumet des idées de nouveaux mobiliers faits à partir des résidus de l’ancien mobilier en minimisant l’apport de matériaux neufs. »
À partir de l’ancien mobilier, on peut produire notamment des casiers de rangement, des cubicules plus ouverts et des tables, a-t-il exemplifié.
De plus en plus Inovem effectue du travail de collaboration, a répondu M. Demers à une question d’un administrateur.
« On travaille aussi avec un centre de gérontologie de Drummondville où on se questionne sur la manière d’aménager les espaces de vie des personnes en perte d’autonomie avec des mobiliers pouvant s’adapter à leurs conditions de vie », a-t-il souligné.
Inovem devra éventuellement emménager dans de nouveaux locaux, a reconnu Martin Demers, questionné par une administratrice.
« Inovem commence à être coincé dans ses espaces, en raison des besoins du Cégep en lien avec ses nouveaux programmes. Déjà, le programme en architecture loge dans nos murs. Le génie civil s’en vient aussi. Cela va exiger notre déménagement », a-t-il dit.
Il ne serait pas étonnant qu’Inovem puisse se retrouver dans le projet du nouveau Centre d’innovation mutualisé en économie circulaire de la Cité de l’innovation circulaire et durable.