Harper défend l’autodéfense par arme à feu

Le premier ministre canadien est d’accord que les citoyens vivant en milieu rural, loin des postes de police, aient recours aux armes à feu pour se défendre en cas de menace.

Interrogé sur le registre des armes à feu, Stephen Harper a cité en exemple la famille de son épouse, qui a grandi en milieu rural, pour expliquer sa position sur le sujet. «Ma femme vient d’une région rurale où la possession d’armes n’était pas que pour les besoins de la ferme, mais aussi pour assurer un certain niveau de sécurité lorsqu’une assistance policière immédiate n’était pas disponible.»

Cette déclaration, faite jeudi dernier alors que M. Harper était invité par l’Association des municipalités rurales de la Saskatchewan, a été relayée par les conservateurs pour recueillir l’appui des militants à la cause des propriétaires d’armes à feu.

Les critiques ont fusé de partout hier, tant du côté des associations de police et d’avocats que de l’opposition.

«C’est irresponsable de dire aux gens de s’armer pour leur propre protection contre d’autres personnes», a lancé le chef du Nouveau Parti démocratique, Thomas Mulcair.

Les propos de M. Harper ont aussi été désavoués au Québec. «Cela ne correspond pas à ce qu’est le Canada, à son système de justice et de protection publique. Ce que je vois, à la lecture même de la déclaration, c’est qu’on dirait qu’il est légitime de se faire justice soi-même», a mentionné le ministre québécois responsable des Affaires intergouvernementales, Jean-Marc Fournier.

Le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, a lui aussi exprimé son désaccord. «Au Québec, on a connu le drame de Polytechnique, on est pour le registre des armes à feu et on veut en limiter l’utilisation, il y a un consensus au Québec pour être en désaccord de cette position.»