Grève : améliorer les conditions d’exercice pour attirer et retenir les profs 

En grève aujourd’hui, demain et jeudi avec les 100 000 enseignantes et enseignants du Front commun représentés par la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) et l’Association provinciale des enseignantes et enseignants du Québec (APEQ-QPAT), les enseignants du Syndicat de l’enseignement des Bois-Francs (SEBF-CSQ) se sont rassemblés pour revendiquer, d’une seule voix, de meilleures conditions de travail, indissociables des conditions d’apprentissage des élèves. 

« Il est plus que temps que le gouvernement cesse d’être intransigeant et arrogant et qu’il se mette en mode écoute aux tables de négociations, car nous sommes déterminés à améliorer nos conditions de travail et nous avons beaucoup de solutions à proposer. Nous perdons trop de profs au combat, épuisés de porter le réseau scolaire à bout de bras. Ce qui est sur la table ne convient pas du tout pour les enseignants. Pourtant, par notre négociation, nous visons à les garder en poste et à en attirer davantage afin de contrer la pénurie, au plus grand bénéfice de tous les élèves », a fait savoir Nancie Lafond, présidente du SEBF. 

Dans le cadre du renouvellement de leur contrat de travail, en plus d’un allègement de la tâche, les profs demandent une amélioration de la composition de la classe, c’est-à-dire de revoir à la baisse le trop grand nombre d’élèves en difficulté dans un même groupe. « Des classes plus équilibrées, avec moins d’élèves en difficulté, ça donne de l’air aux profs et aux élèves et ça permet au personnel enseignant surchargé de mieux encadrer chacun d’entre eux », a rajouté la présidente, en précisant que les demandes syndicales sont accompagnées d’un plan de déploiement dans le temps justement élaboré pour tenir compte de la pénurie. 

Sur le plan salarial, le gouvernement nous propose 10,3% d’augmentation sur 5 ans, alors que l’inflation pour cette même période est estimée à 17,7%. « Les enseignants, comme tout le monde, doivent aussi faire face à une hausse importante du coût de la vie et s’appauvrir n’est pas une condition gagnante pour attirer et retenir les gens en enseignement », a précisé Mme Lafond. 

« Nous avons besoin d’un signal clair du gouvernement en faveur de l’éducation, de la valorisation de notre profession et en faveur de l’école publique. C’est pourquoi nous sommes debout, dans la rue, unis pour nous faire entendre et améliorer notre réseau d’éducation », a conclu Nancie Lafond. 

Les principales demandes des enseignantes et enseignants de la FSE-CSQ et de l’APEQ sont : 

Améliorer la composition de la classe, notamment par : 

L’ajout de pondérations à priori à celles déjà existantes, tant au primaire qu’au secondaire; 

Une baisse de ratios au préscolaire, dans les classes spécialisées hétérogènes, et l’établissement de ratios en francisation à l’éducation des adultes (EDA); 

La bonification des sommes allouées en soutien à la composition de la classe à l’EDA et à la formation professionnelle (FP). 

Alléger la tâche du personnel enseignant et garantir son autonomie professionnelle, notamment par : 

La réduction d’une heure de la tâche éducative et du temps moyen des cours et leçons au primaire; 

L’instauration d’un nombre maximal de 26 périodes de 75 minutes par cycle de 9 jours au secondaire; 

L’instauration d’un nombre d’heures consacrées au suivi pédagogique lié à la spécialité à l’EDA. 

Améliorer la rémunération du personnel enseignant, notamment par : 

L’actualisation de la rémunération, notamment en ce qui concerne la suppléance; 

La bonification de l’échelle salariale basée sur une amélioration du salaire d’entrée, de la progression dans l’échelle et du salaire maximum. 

Assurer des mesures d’attraction et de rétention du personnel enseignant, notamment par : 

La bonification des mesures d’insertion professionnelle; 

L’instauration d’une banque distincte de congés pour le personnel enseignant en fin de carrière; 

La bonification des contrats à temps partiel au secteur des jeunes et au secteur de la FP. 

Pour en savoir plus sur la négociation en cours : fse.lacsq.org

Profil 

Le Syndicat de l’enseignement des Bois-Francs (SEBF-CSQ) représente environ 1 250 enseignantes et enseignants de tous les secteurs à l’emploi du centre de services scolaire des Bois-Francs. Il est affilié à la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ) et à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et fait partie du Front commun. Composé de la CSN, de la CSQ, de la FTQ et de l’APTS, le Front commun représente plus de 420 000 travailleuses et travailleurs de l’État québécois dans les secteurs publics, en éducation, en santé et dans les services sociaux ainsi qu’en enseignement supérieur.