Grandeur et misère d’une cabine téléphonique
En 2016, tout le monde a un téléphone portable à la portée de la main ou presque. Dans ce contexte, qui aurait cru qu’une cabine téléphonique puisse être encore indispensable pour tout un quartier?
C’est le cas de la cabine du quartier Saint-Joseph située à l’angle des rues Saint-Marcel et Saint-Jean à Drummondville. De nombreux citoyens utilisent ce téléphone simplement parce qu’ils n’ont pas les moyens d’avoir un service de téléphonie à la maison, encore moins un cellulaire.
«Ce téléphone est vraiment très utilisé», a indiqué un homme rencontré sur les lieux. Mais il est toujours brisé. Ce n’est pas ben le fun.»
Encore tout récemment, le téléphone a dû être réparé. Guillaume Pariseau, animateur au Comité des citoyens de Saint-Joseph, a fait de son mieux pour réparer le combiné qui semble avoir écopé des foudres d’une personne. «J’espère que c’est la dernière fois», a-t-il laissé tomber, un rouleau de ruban à la main pour réparer le combiné abîmé.
«Il y a plusieurs immigrants dans le secteur qui ne possèdent que des cartes d’appel afin de communiquer avec leur famille et, on ne se le cachera pas, il y a plusieurs citoyens qui ne peuvent pas se payer un téléphone. Il faut qu’il fonctionne en tout temps. Une urgence peut survenir à tout moment», a lancé M. Pariseau qui exhorte les gens à en prendre soin. «J’en profite pour rappeler que les actes de vandalisme peuvent être dénoncés anonymement aux autorités.»
Dominic Martin, directeur général du Centre de ressources pour hommes de Drummondville, était, jusqu’à leur déménagement, régulièrement témoin de la situation.
«Je pouvais voir au travers la vitrine de notre local à quel point il y avait des utilisateurs. Fréquemment, les gens entraient dans la boîte pour en ressortir immédiatement, le téléphone étant hors d’usage», a-t-il commenté.
Alain Martel, conseiller municipal à la Ville de Drummondville dans le quartier Saint-Joseph, est catégorique. «C’est un besoin essentiel. Si le service n’était pas nécessaire, la cabine aurait déjà été retirée», a-t-il commenté.
Denise Denoncourt, directrice générale de la Société Saint-Jean-Baptiste du Centre-du-Québec, dont les locaux se trouvent à quelques mètres de la cabine défectueuse, fait la même observation : ce service de base est souvent défectueux.
«Les gens convergent ici en raison du guichet automatique. Après avoir retiré de l’argent, il arrive qu’ils appellent un taxi pour aller faire des courses. Il faut qu’il fonctionne, c’est un besoin essentiel.»
Les autres téléphones publics disponibles se trouvent à plus de 500 m, soit sur le mur extérieur de la pharmacie Jean-Coutu du 400 rue Saint-Jean ou à l’intersection de la 7e avenue et de la rue Saint-Damase.