Gaz de schiste : le Comité citoyens lance un cri d’alarme

ENVIRONNEMENT. Le Grand auditorium du Cégep de Victoriaville était le théâtre d’un forum sur l’environnement régional qui se voulait, en quelque sorte, un cri d’alarme.

«Il faut sensibiliser toute la grande région de Victoriaville, car nos représentants municipaux ne sont pas au courant des enjeux qui sont reliés au développement des hydrocarbures au Québec», a tranché le président du Comité citoyens sur les gaz de schiste Victoriaville, Alain Guillon.

Le principal point à l’enjeu était le projet de loi sur les hydrocarbures (PL 106) qui, selon le comité, charcute les compétences municipales sur l’eau et le territoire et qui permet l’expropriation des résidents.

«Il faut savoir que nos agriculteurs sont directement concernés, car les compagnies pétrolières peuvent envahir leurs terres, faire du forage et ils n’ont aucun droit de s’interposer. Ils peuvent juste s’entendre avec la pétrolière et s’ils demandent un dédommagement trop élevé, ça va être considéré comme une opposition à la venue de la compagnie pétrolière sur leurs terres», a expliqué M. Guillon.

Parmi les invités de la journée, il y avait le biophysicien Marc Brullemans, le juriste et sociologue Richard E. Langelier, le chercheur en transport par voie ferroviaire Bruce Campbell et l’analyste du Regroupement des organismes environnementaux en énergie, Jean-Pierre Finet.

«Victoriaville est vraiment dans la mire des industries gazières parce qu’il y a déjà des licences d’exploration qui sont accordées. Avec le projet de loi 106, une compagnie peut forer en face du cégep de Victoriaville si elle détient les droits. C’est inquiétant», a corroboré M. Brullemans

Une bonne résolution

Malgré qu’il déplore le comportement de certains représentants municipaux, le président du Comité citoyens sur les gaz de schiste Victoriaville a souligné qu’il était ravi que la Ville ait adopté une résolution pour protéger l’eau potable.

«C’est un bon début. En plus, le maire André Bellavance a été choisi par l’Union des municipalités du Québec pour siéger à la Commission de l’environnement. J’espère que ça va continuer», a-t-il souhaité.

De l’inquiétude

M. Brullemans et M. Guillon ont mentionné être inquiets du réchauffement climatique.

«On prévoit une hausse d’un degré Celsius par décennie ce qui est immense. Il faut couper court à tout ce qui est exploitation et consommation d’hydrocarbure», a insisté le biophysicien.

«On n’est plus capable de ralentir l’émission et il faudrait retirer du carbone de l’atmosphère, car il y en a trop», a renchéri M. Guillon.