Fusions des commissions scolaires : plusieurs aberrations

VICTORIAVILLE. La présidente de la Commission scolaire des Bois-Francs, Paulette S. Rancourt, avait un mot en bouche, le mot «aberrant», pour traiter du dossier des fusions des commissions scolaires que veut forcer le gouvernement du Québec.

«Aberrant» parce que le ministre ne fait pas ce qu’il avait promis, «aberrant» parce que sa carte a coulé dans les médias avant même qu’elle soit déposée à la Fédération des commissions scolaires, aberrant parce qu’il exige des fusions quelques jours seulement après le scrutin scolaire, soutient Mme Rancourt.

«Pourquoi a-t-il alors laissé passer le scrutin scolaire? Son projet devait être prêt bien avant!»

Selon la proposition de carte déposée par le ministre de l’Éducation, le nombre de commissions scolaires passerait de trois à deux au Centre-du-Québec, les commissions scolaires des Chênes (Drummondville) et des Bois-Francs subsisteraient, intégrant, chacune, des pans de la Commission scolaire La Riveraine (Nicolet).

Comme les contours des MRC seraient respectés, la CSBF aurait sous sa juridiction les écoles des territoires des MRC d’Arthabaska, de L’Érable et de Bécancour. Cela signifierait l’intégration de Saints-Martyrs-Canadiens et de Saint-Ferdinand, mais la perte de Val-Alain. «On y tient à Val-Alain très en lien avec les écoles de Villeroy et Notre-Dame-de-Lourdes», précise la présidente.

Mme Rancourt dit que cette carte doit faire l’objet d’un assentiment régional. Elle comprend tout à fait les objections de la présidente de la Commission scolaire de La Riveraine, Marjolaine Arsenault.

Paulette S. Rancourt révèle que, avant même que le ministre ne dépose son projet de carte, les trois commissions scolaires avaient entamé des discussions en vue de regrouper des services… mais pas de faire disparaître une commission scolaire. «On avait dû interrompre nos discussions parce que nous nous trouvions en pleine élection scolaire», dit Mme Rancourt.

Jusqu’à maintenant, outre cette «carte brute», rien d’autre n’a été mis sur la table par le ministre, dit encore la présidente de la CSBF. Elle croit qu’il faudra probablement attendre le projet de loi qui sera déposé en février pour connaître les modalités de financement, de gouvernance et de fonctionnement des commissions scolaires. «On s’attend à ce que tout soit sur la table.»

Elle poursuit en disant que pour les discussions à venir au cours des prochaines semaines, la CSBF gardera deux objectifs en tête, préserver la qualité des services aux élèves et s’assurer du bien-être du personnel.

«On en est éducation, précise-t-elle. Et en éducation, on travaille avec loyauté, respect, persévérance, confiance.» Elle n’a pas le sentiment que ces valeurs ont teinté le climat des derniers jours entre le ministre et les commissions scolaires.