Filière batterie : le Cégep de Victo mis à contribution

Le Cégep de Victoriaville fait partie d’un consortium régional et se prépare afin de contribuer à la formation des futurs employés qui bosseront dans des entreprises de la filière batterie à Bécancour.

Pas moins de trois programmes d’études seront proposés par le Cégep de Victoriaville, a exposé la directrice du Service de la formation continue et du Service aux entreprises, Sylvie Norris, aux membres du conseil d’administration.

« Investissements Québec s’est mis rapidement à l’œuvre dans le dossier pour évaluer les besoins de main-d’œuvre. On y a participé pour identifier les impacts, les programmes d’études et le profil des travailleurs recherchés. On s’est vite rendu compte de la nécessité pour les institutions d’enseignement de travailler ensemble plutôt qu’en compétition », a-t-elle expliqué.

Un consortium régional a ainsi été créé, regroupant l’ensemble des centres de services scolaires, l’ensemble des cégeps et universités sur le territoire. 

Le consortium deviendra national dans les prochaines semaines pour réunir alors 40 organisations à travers le Québec. « Ça va permettre l’échange de savoir et d’expertise quand on va développer des programmes, quand on va associer la recherche à un programme d’études », a précisé Sylvie Norris.

Les cégeps de Victoriaville et de Drummondville, a-t-elle dit, ont joué un rôle déterminant dès le départ. « Nous nous sommes dits, ça se passe sur notre territoire, nous serons là pour aider. Puis assez rapidement, les autres se sont joints à nous », a relaté Sylvie Norris.

Les besoins

La directrice du Service de la formation continue et du Service aux entreprises a révélé quelques données approximatives, a-t-elle dit, mais qui démontrent tout de même les besoins qui se feront sentir.

Il est question de quelque 500 opérateurs de production, plus ou moins 250 personnes en génie électrique et à peu près le même nombre en génie mécanique, de même que 225 techniciens de laboratoire (génie chimique).

« Au total, ce serait environ 3000 employés. Ça représente un bassin impressionnant de gens à former », a-t-elle observé.

Programmes à venir

Le Cégep de Victoriaville a travaillé avec les collèges de Shawinigan et Drummondville pour l’élaboration d’une attestation d’études collégiales (AEC) en chimie analytique pour former les quelque 225 techniciens de laboratoire prévus.

Cette formation pourrait être offerte à compter de septembre 2025.

Un autre programme qui se dessine, c’est celui d’instrumentation et d’automatisation en robotique. « Un programme qu’on a emprunté au Cégep de Granby, une AEC qu’on entend démarrer dès janvier prochain. On est en recrutement actuellement. Il va nous falloir des étudiants », a confié Sylvie Norris.

Le Cégep de Victo a aussi levé la main pour dispenser une autre formation : opérateur de procédés industriels, un programme créé par le Cégep Maisonneuve. « Ils ont l’expertise au Québec. Et ils sont intéressés à le partager avec nous pour qu’on puisse l’offrir dans la région. Le programme est en révision pour y ajouter la chimie inorganique. On en aura donc une nouvelle version.

Idéalement, on voudrait l’offrir à partir de septembre 2025″, a fait savoir Sylvie Norris.

« À retenir, on a trois beaux programmes qui s’en viennent et qu’on pourra offrir ici. On n’attendra pas qu’il y ait une école de la batterie à Bécancour, car cela risque d’être très long et les besoins de main-d’œuvre sont importants », a exprimé le directeur général du Cégep, Denis Deschamps.

Ce dernier en a profité pour saluer le travail de Sylvie Norris. « Elle a travaillé extrêmement fort dans ce dossier pour faire les représentations nécessaires tant auprès des instances ministérielles que du côté des entreprises pour décoder quels sont les besoins de main-d’œuvre et comment on peut les soutenir. Sylvie a fait preuve de beaucoup de créativité. Quand on allume sa fibre créatrice, il y a quelque chose qui se passe », a-t-il soulevé, en riant.

N’empêche, la filière batterie, pour le Centre-du-Québec, est un peu comme la Baie-James de l’époque, estime-t-il. « Le train s’en vient avec des milliers d’emplois et il faut être prêt. »

Les six prochains mois risquent d’être mouvementés, a soutenu Sylvie Norris. « On vous fera une mise à jour dans six mois, car nous sommes en attente de réponses pour des projets déposés qui s’inscrivent tous dans cette démarche-là.

Beaucoup de choses vont se passer dans les six prochains mois », a-t-elle assuré.