Feu bactérien : Victo s’attend à plus de cas cet été

ARBORICULTURE. Arboriculteur à la Ville de Victoriaville, Frédéric Couture le confirme. Le feu bactérien, cette maladie qui brûle feuilles et branches d’arbres, paraît plus ardent cette année. «Et depuis une semaine, plus tôt qu’à l’habitude, on en voit déjà les signes. J’ai bien l’impression qu’on recevra plus de demandes de permis d’abattage pour cette raison cette année.»

Sur les terrains de la Ville, rue Dunn par exemple, il a fallu abattre trois pommetiers que la maladie avait flétris sur plus de 50% de leur surface.

D’autres pommetiers sont aussi affligés et il faudra intervenir. «Les aubépines sont saufs.»

L’arboriculteur explique que la bactérie Erwinia amylovora fait, depuis longtemps, partie du paysage. «Chaque année, j’en vois une vingtaine de cas.»

Selon des spécialistes, rapporte M. Couture, l’infestation serait plus importante cette année en raison des grandes fluctuations dans les températures. «On a eu de grosses chaleurs au moment de la floraison suivies de périodes de froid. On remarque aussi que la pousse des branches s’est faite plus rapidement, ce qui donne plus de feuilles. Tout ce cocktail a rendu les arbres plus sensibles», soutient l’arboriculteur.

Il poursuit en expliquant que le feu bactérien attaque les arbres de la famille des Rosacées, comme les pommiers, les pommetiers, les poiriers, les aubépines et beaucoup les sorbiers.

Difficile, poursuit-il, de se prémunir de la maladie. Il n’y a pas encore de cultivars résistants à cette bactérie. Par contre, signale-t-il, on connaît la vulnérabilité des pommetiers colonnaires, cultivars que l’on devrait éviter.

Lorsque la maladie se manifeste, il n’y a pas d’autres solutions que d’élaguer si la brûlure ne dépasse pas 40% de la surface de l’arbre.

«Parfois, même si la brûlure est sous le seuil des 40%, il nous faut abattre l’arbre. Cela parce qu’on doit élaguer à 30 centimètres de la zone brûlée. Et dans certains cas, on choisit d’abattre parce qu’à 30 centimètres, on peut affecter la structure de l’arbre.»

L’arboriculteur explique qu’il ne sert à rien d’attendre qu’un arbre soit brûlé à 80% de sa surface pour l’abattre. Parce que son sort ne s’améliorera pas et parce qu’il peut devenir une source d’infestation pour d’autres sujets.

Frédéric Couture dit qu’après un élagage, on peut enduire la plaie sulfate de cuivre. Il s’agit davantage d’une mesure de précaution, précise-t-il.

Il avance que le feu bactérien est aux Rosacées ce qu’est l’agrile pour le frêne ou la maladie hollandaise pour l’orme.