Exit le Parc linéaire des Bois-Francs?
VICTORIAVILLE. En retirant son annuelle subvention de 115 000 $ pour l’entretien de la Route verte – la moitié de son budget – , le gouvernement du Québec signe, à brève échéance, l’arrêt de mort du Parc linéaire des Bois-Francs, prédisent le président, Lionel Fréchette et la directrice générale, Liette Perreault.
En conférence de presse, lundi après-midi, ils ont dénoncé, déploré, vilipendé la décision du gouvernement du Québec d’abolir le programme d’entretien des réseaux cyclables de la Route verte, une enveloppe annuelle de 2,8 millions $. Les 77 kilomètres du Parc linéaire font partie de la Route verte, un réseau de 5700 kilomètres qui traverse le Québec d’est en ouest.
Si on n’investit plus dans l’entretien du Parc, c’est la sécurité des usagers qui en sera menacée et les compagnies d’assurances qui ne voudront plus offrir leur protection à l’organisme, a expliqué M. Fréchette.
Sans la subvention, on devrait se contenter d’un entretien plus que minimal à l’été 2015, et fermer les livres pour 2016.
M. Fréchette… et d’autres intervenants du monde touristique, disent ne pas comprendre pourquoi Québec en est arrivé à cette décision, alors que le Parc linéaire n’est pas une structure administrative. «C’est une infrastructure… et elle génère des retombées économiques dans nos milieux. Le gouvernement fait un mauvais calcul en nous retirant cette subvention», a dit M. Fréchette.
Des gens comme Steve Leriche de l’hôtel Victorin, Steeve Gagné de Tourisme Victoriaville et sa région, Céline Rousseau de Tourisme Centre-du-Québec renchérissent en disant que le vélo est devenu un produit d’appel, que la Route verte a acquis un statut de classe mondiale. «On n’a pas les Rocheuses, mais la Route verte possède un charme indéniable», a dit M. Gagné.
Mme Perreault a expliqué que l’annuelle subvention de 115 000 $ couvrait tous les frais d’entretien des installations du Parc linéaire, la criblure de pierre, les ponts et ponceaux, les haltes, les belvédères, les abris, les tables à pique-nique, les toilettes, etc.
Elle a ajouté que la Route verte se composait de plusieurs réseaux reliés les uns aux autres, qu’elle traversait 400 municipalités, beaucoup de municipalités rurales. Même si les municipalités d’ici acceptaient d’investir davantage dans l’entretien du Parc, il faudrait s’assurer que tant en amont qu’en aval, les autres segments soient entretenus.
Et justement parce que le pacte fiscal transitoire retire 300 millions $ aux municipalités, il serait mal venu d’exiger qu’elles paient la totalité de la facture de l’entretien de la Route verte, selon M. Fréchette, maire de Sainte-Hélène-de-Chester et préfet de la MRC d’Arthabaska. «Ce qu’on ne va plus chercher dans la poche gauche du contribuable, il nous faudrait aller le chercher dans la poche droite?»
Quant au péage des usagers du Parc linéaire, Liette Perreault en rejette d’emblée l’idée. Ce moyen a déjà été utilisé dans le passé et a été abandonné. «Il coûte cher à gérer. Et puis, comment on peut s’assurer que tous les usagers ont bel et bien payé leur vignette?»
Le Parc linéaire appuiera les démarches de Vélo Québec qui réclame une rencontre en vue de convaincre le gouvernement de revenir sur sa décision.
Le Parc linéaire c’est
77 kilomètres de route
10 ponts
3000 pieds de structures en bois
Près de 100 ponceaux
25 haltes
4 belvédères
17 abris
35 tables à pique-nique
35 poubelles
7 toilettes
Plus de 60 barrières
230 panneaux de signalisation