Enfin, un incubateur industriel
VICTORIAVILLE. L’«accouchement» a été long, cinq ans, avant de mettre au monde l’incubateur industriel de Victoriaville, un «outil de développement économique» déjà présent dans plusieurs régions du Québec. Il ouvrira ses locaux aux jeunes entreprises au printemps prochain.
L’incubateur s’installera dans les locaux du 747, boulevard Pierre-Roux, occupant une partie déjà construite (10 000 pieds carrés) et une nouvelle aile à bâtir de 15 000 pieds carrés.
La Corporation d’initiative industrielle de Victoriaville (CIIV), propriétaire de l’édifice logeant la Corpo de développement économique de Victoriaville et sa région (CDEVR), investira 2 millions $ pour implanter cet incubateur industriel.
La CIIV a obtenu une aide financière de 500 000 $ du Fonds de diversification économique du Centre-du-Québec et de la Mauricie, créé à la suite de la fermeture de la centrale Gentilly II, a annoncé Carl Anctil au nom du ministre responsable de la région, Laurent Lessard.
Le président de la CIIV, Gilles Lafontaine, a expliqué que l’organisme prélevait 200 000 $ à même ses revenus et contracterait un emprunt pour payer la facture. L’organisme disposera alors d’un actif d’une valeur de 3 millions $.
Les travaux de construction devraient commencer au début de décembre et se terminer au printemps, moment où l’on pourra accueillir les promoteurs, espère la commissaire industrielle Annabelle Guay. Il y aurait déjà de la demande.
De la façon dont on a conçu les plans, l’incubateur pourrait accueillir jusqu’à 10 entreprises en démarrage et offrirait même, sur ses deux étages, des bureaux pour des travailleurs autonomes.
Un incubateur industriel, c’est beaucoup plus qu’un espace physique, a expliqué Johnny Izzi, président de la CDEVR. L’organisme pourra y offrir ses services d’accompagnement (pour son plan d’affaires, son marketing), de mentorat, favoriser le partage d’équipements (informatiques par exemple) de ressources en secrétariat.
«On va les aider à nous quitter!», a résumé la commissaire Guay. Parce que l’objectif de l’incubateur est de faire en sorte que le «bébé» en sorte, bien équipé. Le prix du loyer sera d’ailleurs évolutif au cours des années, a noté M. Lafontaine. Incitatif à sortir du nid.
Il a été démontré qu’un tel outil a une influence marquée sur le taux de survie des jeunes entreprises.
Carl Anctil a noté que, au Centre-du-Québec, la fibre entrepreneuriale vibrait très fort. Le «défaut» de cette qualité serait que trop nombreuses à naître, les jeunes entreprises manqueraient de ressources d’accompagnement, de sorte que leur taux de survie serait bien bas; plus de la moitié ne dépassant pas 42 mois.
Rappelant que Victoriaville figurait au 9e rang canadien des villes entrepreneuriales (au dernier palmarès de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante), le maire Alain Rayes se réjouit de la naissance, enfin, de cet incubateur, un coup de pouce pour permettre à des entreprises de s’ancrer dans le paysage économique de Victoriaville et de créer de l’emploi, le nerf de la guerre, a-t-il dit.