Encore trop de jugements face à l’itinérance

Pour sa 27e édition, la Nuit des sans-abri avait pour thème «L’itinérance pas dans ma cour». Un thème très approprié.

«L’itinérance peut déranger et quand on rejette les itinérants, on ne fait qu’amplifier le problème», ne s’est pas caché de dire la directrice de la Maison Raymond-Roy, Émilie Fournier-Gamache. À Victoriaville, on parle d’itinérance situationnelle, c’est-à-dire des personnes qui perdent leur logement et qui se retrouvent à la rue durant quelques jours, voire quelques semaines.

Java – son nom d’artiste  – est déjà passé par là lorsqu’il est arrivé à Victoriaville il y a environ huit ans. Sans domicile fixe, il a passé plusieurs nuits à la belle étoile, à errer dans différents parcs de la ville. «Le monde a peur de ceux qui sont dans la rue», a-t-il constaté.

«C’étaient les moments les plus difficiles de ma vie, car je n’étais pas capable de subvenir à mes propres besoins», admet-il. Présent lors de la Nuit des sans-abri, le maire André Bellavance a mentionné qu’il était impossible de rester indifférent face à l’itinérance.

Que faire?

Pour aider les personnes qui sont dans le besoin, Mme Fournier-Gamache souhaite qu’il y ait plus de logements pour eux. «Il manque de logements sociaux. De plus, l’écart est devenu démesuré entre les riches et les pauvres. Il faut redonner à ceux qui ont plus de difficultés», a-t-elle résumé.

La pluie fait fuir les marcheurs

C’est sous la pluie que le coup d’envoi de cette 27e édition a débutée alors qu’une trentaine de personnes marchaient dans les rues de la ville.

«On est beaucoup moins que l’an dernier, a fait savoir la directrice de la Maison Raymond-Roy. Compte tenu des caprices de Dame nature et qu’une possibilité d’annuler la marche avait été soulevée, on est satisfait du nombre de participants.»

Une dizaine d’intervenants issus de différents organismes communautaires en lien avec l’itinérance se sont adressés à près d’une centaine de participants venus les entendre.

«Nos invités étaient au rendez-vous, et ce, autant du monde issu de la politique que du communautaire qui ont été touchés de près ou de loin par l’itinérance.»

Échanges et discussions entre les participants se sont déroulés jusqu’à tard en soirée.