«Elle vit à travers d’autres personnes» – Louise De Serre

Parmi la trentaine de personnes qui étaient présentes au Défi chaîne de vie qui avait lieu au Mont Gleason, il y avait Louise De Serre. La femme affichait à son bras la photo de sa petite Sara, décédée d’un accident à l’âge de 3 ans.

Bien que sa petite fille ne soit plus à ses côtés depuis 1990, elle sait qu’il y a encore une partie d’elle quelque part. Lorsque la petite Sara est décédée, la famille a accepté de donner ses yeux et ses reins pour qu’ils soient greffés. «Ce qui nous a motivés à le faire, c’est de penser qu’elle continuerait de vivre à travers d’autres personnes», dit-elle, les yeux gorgés d’eau.

Le Défi chaîne de vie souligne l’importance de parler du don d’organes en famille. «Il y a quelqu’un, quelque part, qui a ses magnifiques yeux bruns», a laissé entendre la mère.

«Si je n’avais pas eu de greffe de rein, je ne serais peut-être pas ici pour en parler», a pour sa part lancé Jean-Christophe Nicolas, greffé en 1999. «C’est important de signer sa carte parce que ça ne fait pas seulement une différence dans ma vie, mais dans celle de ma conjointe, de mes deux enfants et de toute la famille. Ça fait une différence dans la vie de tellement de personnes», a-t-il ajouté.

Au Québec, ils sont près de 1000 personnes qui sont en attente d’une greffe qui pourrait leur sauver la vie.

La famille a le dernier mot

La docteure Micheline Thibodeau était également présente lors de la montée du Mont Gleason.  «Il n’y a pas assez de gens qui signent leur carte et c’est encore un tabou. C’est important d’en parler à sa famille», a-t-elle constaté.

Cette dernière a raconté que dans le cadre de son travail, une personne était décédée et qu’elle avait accepté de donner ses organes, mais que la famille, elle, ne voulait pas.

«C’est la famille qui a le dernier mot, même si la personne a signé sa carte, assure-t-elle. Lorsqu’une personne donne ses organes, elle donne la vie à une autre et c’est une façon de perpétuer la vie de celle-ci.»