Élection américaine : «pas de vent de panique» à la CDEVR

«On verra dans les prochains mois, peut-être même les prochaines années, quelles politiques économiques le nouveau président américain Donald Trump adoptera», soutient Vincent Guay, directeur général de la Corporation de développement économique de Victoriaville et sa région (CDEVR).

Au lendemain de la soirée électorale – qu’il a suivie avec attention jusqu’au petit matin – M. Guay disait ne pas sentir d’inconfort, ni de vent de panique de la part des entreprises d’ici.

«On n’a pas été interpellés jusqu’à maintenant, même si les deux candidats, Hillary Clinton et Donald Trump avaient tous deux manifesté une tendance au protectionnisme.»

Il précise qu’à ce moment-ci, les résultats demeurent très serrés et volatils.

Ce fut d’ailleurs une «drôle» de campagne, commente Vincent Guay, ponctuée, rappelle-t-il, par toutes ces histoires de courriels de Mme Clinton et de déclarations incendiaires de M. Trump concernant les personnes de couleur, les immigrants, les musulmans. Le «niveau» du débat aurait dû être plus élevé, croit M. Guay, ayant trouvé particulièrement malheureuses les allégations sur les femmes.

Quoi qu’il en soit, et parce qu’il croit en la démocratie, M. Guay se refuse à porter un jugement sur le choix des électeurs américains. «Ils avaient leurs raisons et motifs, je n’ai pas à juger cela.»

Il ajoute que personne n’avait vu venir la victoire du candidat, qu’elle a confondu sondeurs et observateurs qui donnaient Mme Clinton gagnante. «Un peu comme on n’avait pas vu venir la défaite écrasante de Pauline Marois au Québec, la victoire éclatante de Justin Trudeau au fédéral ou encore le Brexit. Il semble qu’on ait une réflexion collective à mener pour bien comprendre les enjeux.»

Si, sous le président Trump, les accords de libre-échange devaient être resserrés, les effets ne seraient pas uniformes pour les entreprises d’ici, prédit encore le directeur général de la CDEVR. Le marché américain pourrait se fermer pour les unes, s’ouvrir pour d’autres, croit-il.

«La plus belle qualité de l’humain, c’est sa grande capacité d’adaptation», philosophe Vincent Guay.

L’accord de libre-échange avec l’Union européenne pourrait favoriser l’émergence de nouveaux marchés pour les entreprises d’ici.

«À la Corpo, il n’y a rien de changé en ce qui nous concerne. On verra ce qui se dessine et on composera avec ce qui adviendra», conclut M. Guay.