Du rose et du noir… comme la fermeture du Loblaws
RÉTROSPECTIVE. Loin derrière Le Carré 150 et la décision d’Alain Rayes de se lancer en politique fédérale, quelques-uns de nos observateurs ont retenu à leur liste d’événements marquants l’annonce de la fermeture du supermarché Loblaws du 60, rue Carignan à Victoriaville.
L’homme d’affaires et entrepreneur Étienne Bergeron l’inscrit d’ailleurs au deuxième rang de ses événements marquants, déplorant la perte de ce supermarché du centre-ville.
«La perte d’emplois causée par cette décision d’affaires prise à Toronto en a pris plusieurs par surprise. De plus, cette fermeture causera bien des problèmes à ceux et celles n’ayant pas de voiture. Loblaws, c’était Provigo et avant la Hache à Gédéon. C’est toujours plaisant de voir un nouveau commerce ouvrir ses portes comme c’est toujours triste de le voir partir ou fermer», soutient Richard Pedneault, directeur conservateur du Musée Laurier qui l’a inscrit en troisième position de ses trois événements marquants.
La conseillère municipale France Auger a inscrit au 3e (sur 4) rang de ses événements marquants la fermeture du Loblaws «très inquiétante pour le centre-ville alors que la Ville investit pour le revitaliser». La conseillère ajoute que plusieurs personnes songent à quitter le centre-ville. Comme l’a fait remarquer Claude Leahey, instigateur d’une pétition réclamant que Loblaw revienne sur sa décision, Mme Auger déplore que pour la première fois dans son histoire Victoriaville se retrouve sans épicerie dans son centre-ville. «Sans parler de tous ces gens qui perdront leur emploi en plein hiver, puisque pour avoir leur «prime de séparation», ils doivent rester jusqu’à la fermeture prévue au plus tard le 16 janvier. Certains y travaillaient depuis plus de 35 ans. Tous ne sont pas prêts à prendre leur retraite», déplore Mme Auger.
«Malgré les différentes bannières qui l’ont coiffée, la fermeture de cette grande épicerie de la rue Carignan s’apparente à la disparition d’une icône commerciale de Victoriaville. Comment le tissu social de ce quartier sera-t-il transformé?», se demande Isabelle Voyer de la Sécurité alimentaire.
D’autres contre-notes
C’est le directeur du Club de golf de Victoriaville Alain Danault qui rappelle que c’est en 2015 que Chalifour Canada (la Sodisco d’autrefois) a fermé ses portes, laissant sans travail quelque 110 personnes.
C’est un fleuron industriel qui a disparu, celui qu’avaient entretenu les frères Jacques et Michel Auger pendant plusieurs décennies. En bordure du boulevard Pierre-Roux, l’immense bâtiment est toujours désert.
Là-dessus, le maire de Warwick parle de la «résilience des entrepreneurs des Bois-Francs dans les secteurs industriel commercial et agricole», en faisant son troisième choix de fait marquant. La fierté et le fort sentiment d’appartenance des entrepreneurs ont contrepoids au ralentissement économique et aux pertes d’emplois.
La conseillère municipale France Auger, le maire de Warwick Diego Scalzo et la Personnalité du monde des affaires 2015, Vicky Côté retiennent de 2015 les grands bouleversements dans les structures régionales.
M. Scalzo en fait même son événement marquant. Évoquant la disparition de la Conférence régionale des élus, du Centre de santé et de services sociaux d’Arthabaska-et-de-L’Érable (CSSSAE), il dit que «collectivement, nous avons perdu plusieurs leviers de développement».
«Les orientations gouvernementales tant du point de vue de la santé que du point de vue économique ont eu et auront beaucoup d’impacts. D’abord sur le capital humain, mais aussi sur les services de proximité qui s’en trouveront diminués sans aucun doute. On ne peut pas couper, centraliser et compresser les dépenses sans que la population en subisse des conséquences. Et c’est encore les plus démunis qui écopent», croit la conseillère France Auger.
Quant à Vicky Côté, elle fait de la disparition du CSSSAE, son deuxième fait marquant de l’année 2015. «Le ministre Barrette a chamboulé une grande partie du monde de la santé pour changer le CSSS en CIUSSS. Je crois que personne n’a été indifférent à ce grand changement. D’innombrables personnes ont perdu ou changé de poste, ont vécu de longs mois d’attente sans savoir ce qui arriverait de leur avenir. Même les fondations très actives dans notre communauté ont retenu leur souffle en attendant la réponse qui vient tout juste de tomber de façon positive leur permettant de continuer d’investir dans notre région l’argent amassé ici.»