Développement durable : Victo rend compte de ses multiples actions
Pour une première fois, la Ville de Victoriaville a fait état du bilan des différentes mesures mises de l’avant en matière d’environnement et de développement durable. Des gestes visant notamment à réduire de 27% les émissions des gaz à effet de serre (GES) pour le volet institutionnel d’ici 2035 et de 47% dans la collectivité d’ici 2040.
Le rapport a été présenté et déposé au conseil municipal, mardi soir. En fin de matinée, sous embargo, le maire Antoine Tardif, le directeur général Yves Arcand et la directrice du Bureau du développement durable, Sophie Séguin-Larmarche, ont présenté et expliqué à la presse régionale les principaux avancements réalisés parmi les actions contenues dans le Plan d’adaptation aux changements climatiques 2022-2023, le Plan de réduction des émissions de gaz à effet de serre, le Plan climat, le Plan d’agriculture urbaine et le Plan stratégique 2022-2027.
« On a cette ambition de développer une ville verte, résiliente, qui s’adapte aux changements climatiques afin de devenir véritablement un leader du développement durable dans le monde municipal. Pour y arriver, les actions se multiplient », souligne le maire Antoine Tardif.
En présentant un tel rapport, comme elle le fait quand vient le temps du budget et des rapports financiers, la Ville vient démontrer, note le maire, que le développement durable revêt autant d’importance que les finances publiques.
Plusieurs actions découlent de la subvention de 25 M $ obtenue du gouvernement du Québec, dont la décarbonation des bâtiments municipaux entamée avec le Colisée Desjardins. Cette année, on s’attaquera au Pavillon Jean-Béliveau. « On vise la décarbonation de l’ensemble de nos bâtiments d’ici la fin de la subvention en 2026, sans compter les initiatives dirigées vers les citoyens, les industries, les commerces et les institutions », précise le premier magistrat.
Les actions de la subvention doivent permettre une réduction de 20% des GES, de 3115 à 2515 tonnes, signale-t-on. En mobilité durable, le maire fait état de l’arrivée du système d’autopartage Communauto. En cinq mois, plus de 360 réservations ont été effectuées.
« Et la nouvelle application Vecto que peuvent utiliser les citoyens vient grandement faciliter l’utilisation de notre transport en commun public Taxibus », fait-il valoir aussi. Le rapport fait mention des initiatives en lien avec l’électrification des transports et l’installation de bornes de recharge. La Ville travaille à renouveler sa flotte avec des véhicules électriques. « On en est à près de 50% et on vise le 100% ces prochaines années », mentionne le maire.
La plantation d’arbres figure aussi parmi les actions menées dans les îlots de chaleur des secteurs plus vulnérables. On en a planté 400 et la Ville en a aussi distribué 900 aux citoyens. Parmi les 50 mesures contenues dans le Plan d’adaptation aux changements climatiques se trouvent des actions visant une réduction de la consommation d’eau, comme cette campagne de sensibilisation à la réduction de l’arrosage des pelouses et à l’écopelouse au cours de laquelle 150 jeunes du groupe Solidarité Jeunesse ont visité 5000 portes.
Le maire rappelle aussi l’annonce relativement à la protection de la biodiversité. « On protégera à perpétuité 60 hectares sur le territoire. On vient ainsi tripler l’espace protégé que nous avions », dit-il. La Ville a agi également avec de nouveaux aménagements en lien avec la gestion des eaux pluviales. « Pour toutes nos nouvelles infrastructures, on intègre de nouvelles façons de retenir l’eau. Ainsi, on se retrouve avec une moins grande quantité d’eau dans notre réseau d’aqueduc, ce qui signifie moins de traitements d’eau et moins de déversement, explique le maire Tardif, rappelant que la Ville, à ce titre, a remporté un prix à l’Union des municipalités du Québec (UMQ) comme ville innovante dans ses pratiques d’infrastructures pluviales.
La sensibilisation des propriétaires riverains à l’importance des bandes riveraines, la conversion presque complétée de tous les lampadaires au DEL et le toujours populaire programme Victoriaville habitation durable avec 552 subventions octroyées font aussi partie du bilan.
Conseiller scientifique en chef et Bureau du développement durable
Victoriaville a marqué le monde municipal en désignant Simon Barnabé à titre de conseiller scientifique en chef, un geste qui a fait des petits. « Avec cette annonce l’an dernier, nous savions que nous étions précurseurs et innovateurs. Ça a fait école. Plusieurs municipalités du Québec ont suivi notre modèle », souligne le directeur général Yves Arcand, tout en signalant que le conseiller scientifique en chef permet au conseil municipal et à l’ensemble de l’administration « d’obtenir des conseils scientifiques plus poussés pour une meilleure prise de décisions dans différents projets et nous permet d’être à l’avant, d’être un leader en développement durable ».
« Avec Simon Barnabé, on a une expertise de pointe pour nous aider dans nos choix municipaux », renchérit Antoine Tardif. Le conseiller scientifique en chef travaille notamment en collaboration avec le nouveau Bureau du développement durable (BDD).
« Né d’une volonté commune du conseil et de l’administration municipale pour mieux intégrer chacun des objectifs du développement durable à l’intérieur de l’organisation municipale, le Bureau du développement durable constitue un modèle unique au Québec », rappelle la directrice Sophie Séguin-Lamarche qui dirige une petite équipe de cinq personnes, dont quatre conseillers stratégiques.
« L’idée est d’intégrer le développement durable dans chacune de nos réflexions et décisions municipales pour pouvoir créer un avenir commun plus juste, plus équilibré, plus durable. La mission consiste à orienter et à accompagner l’effort collectif dans la prise de décisions responsables au cœur des pratiques municipales », énonce-t-elle.
Le BDD a adopté, dit-elle, une méthode de travail innovante. « Je vous assure qu’on est déjà très en action, que nous nous sommes positionnés sur différents dossiers de l’organisation municipale. On a plusieurs grands dossiers à suivre au cours de l’année 2024. On travaille de près avec le conseil municipal pour trouver les meilleures avenues possible afin d’avoir un avenir résilient et qui fait face à l’adaptation aux changements climatiques. »
Comme mandat aussi, le BDD doit se pencher sur ces indicateurs à développer de façon à pouvoir mesurer, année après année, les résultats, question de savoir si les actions portent fruit.
La Cité de l’innovation circulaire et durable
Le maire de Victoriaville n’a pas passé sous silence non plus la Cité de l’innovation circulaire et durable, portée par la Corporation de développement économique de Victoriaville et sa région (CDEVR), et qui volera maintenant de ses propres ailes. « On a cette ambition de propulser une économie plus verte et circulaire en mettant en commun les expertises de chercheurs et d’entrepreneurs pour développer de nouveaux produits plus verts et plus circulaires. La Cité se porte bien », affirme Antoine Tardif, notant au passage cette entente conclue avec les intervenants de la région de Bécancour pour valoriser les résidus industriels des entreprises qui s’implanteront dans la Vallée de la transition énergétique.
À venir
Les projets ne manquent pas, aux dires du maire de Victoriaville. « Nous avons plusieurs autres beaux projets sur la table, c’est ce qui nous motive à Victo chaque jour », plaide-t-il, tout en se disant fier des initiatives que mène la Ville et celles portées par les citoyens, organismes et partenaires. « C’est avec l’engagement de tous qu’on pourra développer une ville plus verte, résiliente et qui va s’adapter aux changements climatiques », exprime-t-il.
Antoine Tardif salue l’adhésion des citoyens aux diverses mesures implantées au fil des années. « On a de quoi être fier à Victo de l’adhésion des citoyens envers les mesures environnementales adoptées, comme le compostage. Et quand on regarde nos campagnes de sensibilisation et nos rapports annuels en lien avec la consommation d’eau, on se classe toujours avantageusement, ce qui démontre la conscientisation des gens. Oui, on croit que les Victoriavillois sont fiers d’habiter une ville proactive au niveau du développement durable et ils adoptent leurs pratiques en conséquence. C’est ce qui nous permet de pouvoir toujours aller un plus loin et de maintenir notre rôle de leader », conclut-il.