Des travailleurs manifestent contre le retrait d’une prime
Des travailleurs et travailleuses spécialisés, affiliés à la CSN, ont manifesté, mardi midi, devant les bureaux du Centre de services scolaires des Bois-Francs (CSSBF) au 40, boulevard des Bois-Francs Nord à Victoriaville.
Les manifestants étaient soutenus par le président du Conseil central Cœur-du-Québec (CSN), Paul Lavergne, et la présidente du Syndicat du soutien scolaire des Bois-Francs, Karine Bolduc.
Ces employés sont sortis dans la rue pour dénoncer un geste que s’apprête à poser le gouvernement qui doit mettre fin, le 30 septembre, à la prime d’attraction et de rétention pour les ouvriers spécialisés. «Cette prime a justement été instaurée dans le but d’éviter la pénurie de main-d’œuvre. Aucun argument logique n’a été formulé par le gouvernement outre le fait d’essayer de récupérer de l’argent sur le dos des travailleurs», a fait valoir Paul Lavergne.
«Ce que je pense, a-t-il poursuivi, c’est que le gouvernement, qui est en négociations présentement, veut se servir de ça comme levier pour peut-être éviter d’avoir à augmenter sensiblement les conditions de travail. C’est souvent une tactique d’essayer d’en retirer pour en redonner juste un peu.»
La prime en question touche la classe des métiers spécialisés comprenant notamment les plombiers, les électriciens, les menuisiers, les charpentiers et les psychologues.
Elle vise non seulement les travailleurs dans les centres de services scolaires, mais aussi dans les centres de santé et de services sociaux.
Outre Victoriaville, des manifestations ont été organisées ailleurs, dont une à Drummondville.
«Le problème, c’est le salaire, a confié Karine Bolduc. Il s’agit d’une prime d’attraction et de rétention. Il y en a plusieurs qui sont venus à la CSSBF pour la prime et les avantages qu’on a.»
La présidente du Syndicat du soutien scolaire des Bois-Francs fait remarquer que le salaire est de beaucoup inférieur qu’au privé dans le domaine de la construction, 24 $ l’heure comparativement à 40 $. «Pourtant, ils ont la même formation. L’écart est tellement immense. La prime vient mettre un petit baume là-dessus», a-t-elle souligné.
Pour certains, la prime peut représenter un montant de 3000 $ par année. «Et même jusqu’à 7000 $ pour certains, comme les psychologues», a indiqué Paul Lavergne.
Malgré un taux de chômage en hausse avec la pandémie, une pénurie de main-d’œuvre est observée chez les travailleurs spécialisés. «Ils sont incapables de recruter. Pourquoi? Les gens ne voient pas l’intérêt d’aller perdre du salaire dans le public», a affirmé le président du Conseil central Cœur du Québec (CSN).
Paul Lavergne balaie aussi du revers de la main la prétention de ceux qui estiment que le régime de retraite et les avantages sociaux compensent la perte de la prime. «Ce n’est pas vrai, a-t-il dit. Ce n’est pas équivalent. Alors ce qu’on dit aujourd’hui au gouvernement, c’est que ce n’est pas logique ce que tu fais.»
Les travailleurs souhaitent que le gouvernement puisse entendre raison sans quoi d’autres actions pourraient être prises. «Nos gens disent être prêts à faire autre chose, peut-être même aller à la rencontre du gouvernement sur la colline parlementaire. Nous évaluerons nos actions en fonction des réponses du gouvernement», a conclu Paul Lavergne.