Des intervenants du Centre-du-Québec et de la Mauricie s’unissent pour faire une différence
Organisé par La Maison La Volte-Face, ainsi que les autres maisons des ressources spécialisées en violence conjugale Mauricie Centre-du-Québec, s’est tenu le 6 octobre, un grand rassemblement intersectoriel à Trois-Rivières, ayant pour thème : les enjeux de l’intervention auprès des enfants victimes de violence conjugale : se concerter pour mieux intervenir!
Ce rassemblement résulte de deux années de travail des maisons d’aide et d’hébergement pour les femmes et les enfants victimes de violence conjugale de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec, piloté par la Maison La Volte-Face de Victoriaville, dans le cadre du projet « Quand les enfants parlent de violence conjugale… ».
Cette initiative a été financée par le Centre universitaire intégré de santé et des services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ).
Tendre l’oreille aux enfants et répondre de façon concertée
Selon Julie Croteau, directrice de La Volte-Face, ce sont généralement les professionnels et les experts qui se prononcent au nom des enfants victimes de violence conjugale, qui décident de ce qui est bien pour eux : « On leur demande rarement ce qu’ils ressentent et ce dont ils ont besoin. Que diraient-ils si nous les écoutions vraiment? ». L’originalité de ce projet réside justement en ce qu’il redonne enfin la parole aux enfants victimes de violence conjugale. Nous apprenons ainsi, à travers leurs yeux et leur compréhension de la situation, les drames qu’ils doivent traverser et quels sont leurs besoins.
Cette journée visait précisément l’échange et une meilleure compréhension. Elle a réuni près d’une centaine de professionnels et intervenants de différents milieux (justice, sécurité publique, éducation, santé et services sociaux, pédiatrie sociale, milieu autochtone et milieux communautaires). Celle-ci était animée par Simon Lapierre, professeur à l’Université d’Ottawa, bien connu pour ses recherches sur tout le contexte de la violence conjugale et ses effets sur les enfants, de même que ses commentaires sur l’actualité publique.
Ce fut l’occasion de présenter les résultats de l’étude exploratoire et les outils développés de façon concertée, d’entendre un panel d’experts et d’échanger entre professionnels de multiples secteurs de pratique sur les interventions permettant de mieux répondre ensemble aux besoins des enfants victimes de violence conjugale.
Ressources spécialisées en violence conjugale Mauricie Centre-du-Québec
Être entendu, se sentir en sécurité.
Le séminaire fut également l’occasion de procéder au dévoilement de 4 capsules vidéo de sensibilisation et d’intervention, destinées aux professionnels en contact avec des jeunes victimes de violence conjugale. Issues des témoignages des enfants et des adolescents, les capsules démontrent notamment à quel point ils ont besoin d’être entendus, et de se sentir en sécurité.
« Tout ce que je ressentais, je ne voulais pas le ressentir parce que c’était trop dur. »
« Moi, je ne comprenais pas pourquoi il me mêlait à ça. Je ne lui ai rien faite tu sais. Pour lui, j’avais choisi ma mère fait que c’était fini. J’avais vu comment il était violent avec ma mère. J’étais aussi pire que ma mère dans le fond pour lui. Avec moi aussi, il pourrait l’être si ça ne fait pas son affaire. C’était comme dans le même moment que Guy Turcotte, tu sais l’histoire… Parce que ma mère était vraiment apeurée de lui aussi. »
De nouvelles pratiques dans l’intérêt des enfants
En mettant en commun nos expertises et en travaillant ensemble, les enfants victimes de violence conjugale auront de meilleurs services et nous pourrons réduire les conséquences de la violence conjugale.
Tout au long du projet, ce fut une joie pour nous de pouvoir permettre aux enfants victimes de s’exprimer directement, librement, et de réunir toutes ces personnes qui partagent le souci d’écouter et de considérer ce que les enfants ont à dire, pour tenter de mettre en place de nouvelles pratiques.