Des éoliennes dans le paysage de Nicolet-Yamaska d’ici 2026?

Des entreprises spécialisées en production d’énergie éolienne réalisent depuis quelque temps de la prospection sur le territoire de la MRC de Nicolet-Yamaska, confirme la préfète, Geneviève Dubois.

« On a été courtisés par plusieurs entreprises. Certaines municipalités ont été ciblées mais n’ont pas encore été nommées [publiquement]. Elles le seront prochainement », poursuit Mme Dubois.

Saint-Léonard-d’Aston, Saint-Zéphirin-de-Courval et Sainte-Perpétue seraient du nombre, selon certaines sources.

Les entreprises sont venues présenter leurs projets à la MRC un peu plus tôt cette année. L’accueil a été plutôt positif. « Les éoliennes, ce n’est plus ce que c’était. Elles sont plus puissantes, donc moins nombreuses, et l’impact au sol est minime. Tout est remis en état [à la fin de la construction] et les agriculteurs peuvent cultiver autour de l’empattement de la tour. C’était quelque chose qui nous préoccupait beaucoup parce qu’avec notre plan de transition écologique, on ne veut plus détruire de milieux humides, de forêts et de milieux agricoles. Alors oui, c’est quand même intéressant environnementalement parlant. »

Et visuellement? « De gros pylônes électriques, ce n’est pas super beau, mais on en a besoin et il y en a partout. Les éoliennes, je trouve ça beau. Mais c’est très personnel », affirme Mme Dubois.

La MRC dit oui

La préfète confirme l’intérêt de la MRC à l’égard de l’implantation de cette filière énergétique sur son territoire. « Ces projets [de construction d’éoliennes] sont une belle façon de diversifier nos revenus, de se créer une richesse collective », croit Mme Dubois. « Il y a une filière batterie qui se développe à côté (à Bécancour), et on a une filière d’énergie qui se passe ici. »

Des enjeux d’acceptabilité sociale

Elle admet que le dossier génère « des enjeux d’acceptabilité sociale » et souligne que des rencontres publiques entre les citoyens et les entreprises auront lieu. « Ultimement, ce sont les citoyens qui vont dire oui ou non à ces projets-là, ne serait-ce parce que les entreprises ont besoin de terrains pour s’installer. Alors s’il n’y a pas de citoyens intéressés à accueillir des éoliennes chez eux, il n’y aura pas de projet. »

À ce chapitre, Geneviève Dubois laisse toutefois entendre que des agriculteurs auraient déjà signé des contrats avec les « quatre ou cinq » entreprises prospectrices. Impossible, cependant, de chiffrer l’information.

« Les entreprises vont voir les citoyens et leur font signer des contrats parce qu’elles veulent [être prêtes à] déposer leurs projets dans le cadre de l’appel d’offres d’Hydro-Québec fera un peu plus tard cette année », dit la préfète.

Cet appel d’offres concerne l’acquisition d’un bloc de 1500 mégawatts d’énergie éolienne et sera lancé au plus tard le 31 mars, apprend-on dans la Gazette officielle du Québec. Il est prévu que ce bloc soit raccordé au réseau principal d’Hydro-Québec entre le 1er décembre 2027 et le 1er décembre 2029 dans des zones où un raccordement rapide de parcs éoliens au réseau de transport d’électricité sera possible. 

Selon la préfète Dubois, Nicolet-Yamaska est l’une de ces zones. Elle souligne que deux facteurs sont pris en considération dans le choix des emplacements des projets d’éoliennes: la grande présence de vent, évidemment, et la facilité à se connecter au réseau d’Hydro-Québec, « ce qui est notre cas », dit-elle.

La suite présumée

Si les projets vont de l’avant, on pourrait voir pousser les premières éoliennes autour de 2026, croit Mme Dubois. D’ici là, les projets des promoteurs devront être analysés par la Commission de protection du territoire agricole (CPTAQ). Dans la région, l’Union des producteurs agricoles a déjà affiché sa position en défaveur de l’implantation d’éoliennes en terre agricole.