Des coupes et des gens de Victo qu’on prend pour des «épais»
Répondant d’emblée qu’il est délicat de réagir au rapport du coroner Pierre Bélisle qui ne remet pas en cause la qualité des services et du personnel l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska à la suite du décès du patient Charles-Yvon Gagné, Claude Audy persiste et signe. «Je persiste à dire qu’il y a un manque flagrant de personnel», a déclaré le vice-président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS) affiliée à la CSN.
La semaine dernière Me Bélisle rendait public son rapport sur les circonstances du décès, le 12 mai dernier, du patient plessisvillois. Le reportage de TVA avait soulevé les passions… et une manifestation syndicale.
Sans commenter ce cas précis, le Syndicat avait, en juin, exprimé publiquement son inquiétude quant à l’avenir des soins, soulignant que la politique du «moins un» (membre du personnel sur certaines unités) était courante.
De coupes dans les effectifs, il en sera question avec le président-directeur général du CIUSSS Martin Beaumont à qui le Syndicat a demandé une rencontre, pétition en main lors de la dernière séance du conseil d’administration de l’institution le 4 octobre, indique M. Audy.
Il sera aussi question de la suppression des sept postes d’infirmières auxiliaires dans trois Ressources intermédiaires, la Résidence du Verger, le Pavillon Marchand à Victoriaville et de L’Amitié à Plessisville.
«Épais» les gens de Victo?
Ce sont ces dernières coupes qui auraient eu des échos jusqu’à l’Assemblée nationale alors que, pendant la période des questions, le nouveau chef du Parti québécois, Jean-François Lisée, s’est adressé au premier ministre Philippe Couillard, lui demandant ce qu’il fera des «25 infirmières qu’il a mises à la porte».
La question et les réponses du premier ministre ont fait l’objet d’une chronique de Patrick Lagacé intitulée «Sur les infirmières de Victo, pas un mot». Le chroniqueur de La Presse s’indigne qu’à une question précise, M. Couillard n’ait que brandi le mot «séparation», évoquant par ailleurs le mouvement des mises à la retraite massives du PQ sous Lucien Bouchard… en 1998.
«Si j’avais l’absolu bonheur d’être résidant de Victo, je crois que je trouverais que c’est quand même une bonne question, ça, sur les 25 infirmières de mon coin qui ont perdu leur job, gracieuseté de la rigueur budgétaire des libéraux…», écrit Patrick Lagacé. Et il conclut en écrivant que «ceux qu’on prend pour des épais, en tout cas, ce sont les gens de Victo : ils se demandent pourquoi ça prend plus de temps pour changer leur cathéter et la réponse est… «SÉPARATION»».
À la CSN, on ne sait trop d’où provient ce nombre de 25 postes d’infirmières dont il a été question à l’Assemblée nationale.