Décès causé par un manque de planification
Selon le rapport de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) rendu public aujourd’hui, une meilleure planification des travaux et une meilleure de formation auraient pu sauver la vie du soudeur David Joyal, décédé à la suite d’une explosion.
Rappelons-le, l’accident de travail est survenu en mai dernier chez Pétro-Max à Notre-Dame-du-Bon-Conseil. David Joyal effectuait une réparation dans le réservoir numéro quatre d’une citerne routière à éléments multiples. Ce type de camion permet le transport de plusieurs types de produits pétroliers qui sont séparés par des cloisons doubles appelées entre-deux.
Avant de procéder à la réparation, le fond du réservoir quatre a été vidé. De plus, l’intérieur du réservoir et de l’entre-deux ont été nettoyés avec un jet de vapeur d’eau pour être ensuite asséchés avec de l’air comprimé.
Par la suite, M. Joyal est entré dans le réservoir pour commencer la réparation à l’aide d’une meuleuse électrique, une torche à souder ainsi qu’un pistolet à souder. Il a été aidé par un collègue posté sur le dessus du réservoir. À la suite d’une inspection, M. Joyal a constaté que la soudure d’une pièce de recouvrement, datant d’une réparation antérieure, était brisée. Il a donc entrepris de corriger la situation. David Joyal avait réalisé environ la moitié de la soudure quand une première explosion s’est produite. À ce moment, une petite brèche a été créée dans la double cloison, ce qui a apporté un nouvel apport en oxygène et a provoqué une deuxième explosion encore plus puissante. Le soudeur de 29 ans est décédé d’un traumatisme massif craniofacial.
«La soudure a été effectuée sur la partie la plus mince de l’entre-deux. La chaleur provoquée par le nettoyage à 110 degrés Celsius et la soudure sur la paroi on fait monter la température de la cloison à environ 400 Celsius, ce qui a provoqué un transfert de chaleur et l’explosion. Le diesel clair qui se trouvait dans le réservoir trois s’enflamme à une température estimée de 175 Celcius…», a expliqué Vincent Ouellette, inspecteur de la CNESST.
La planification déficiente des travaux de soudage en espace clos a exposé le travailleur à un danger d’explosion. Selon la CNESST, la préparation des travaux, la méthode de communication, la surveillance des travaux et les équipements utilisés étaient inadéquats. Elle déplore aussi le manque de formation des travailleurs.
À la suite de l’accident, la CNESST a interdit tout travail en espace clos jusqu’à ce que l’employeur mette en place des procédures de travail sécuritaires et qu’il prévoit de la formation pour le personnel, ce qui a été fait.
Relativement à cet accident, la CNESST a délivré un constat d’infraction à l’employeur Pétro-Max 1995 inc. Le montant de l’amende varie entre 16 317 $ et 65 269 $ pour une première offense. Le montant sera déterminé à la suite des procédures légales qui sont toujours en cours.