De pétrole et de méthane

VICTORIAVILLE. Outre leurs inquiétudes quant aux nouvelles normes édictées par Québec pour la protection de l’eau, les militants du Comité citoyen gaz de schiste ont également fait part au conseil des maires de la MRC d’Arthabaska de leurs préoccupations à l’égard du projet d’oléoduc de TransCanada et de leur intérêt pour le développement des énergies vertes.

Dans les deux cas, c’est le maire de Victoriaville, Alain Rayes, qui a répondu aux questions des citoyens.

À leurs préoccupations concernant l’oléoduc et le lobby que pourrait indûment exercer TransCanada sur les élus, le maire de Victoriaville a répondu que l’Union des municipalités du Québec (UMQ) suivait de près ce dossier, tant et tant qu’elle a créé un comité de travail sur le transport de pétrole par oléoduc.

Alain Rayes a également précisé que les élus se devaient de respecter des règles d’éthique et de déontologie.

Il a cependant dit que si le pétrole de TransCanada ne circulait pas dans un oléoduc, il serait transporté autrement, par camion, par bateau ou par train, et des questions de sécurité se poseraient aussi. «On peut dire non à l’oléoduc, mais le pétrole va se promener pareil», a-t-il dit, évoquant la tragédie de Lac-Mégantic.

Biométhanisation

À la question d’un citoyen qui se demandait pourquoi, dans la région de Victoriaville, on ne se lançait pas dans la production de gaz vert comme on commence à le faire à Saint-Hyacinthe, le maire a dit que cette éventualité avait déjà été envisagée… et écartée.

En 2009 (le maire Rayes a été élu à la fin de cette année-là), tant à la Coop des Bois-Francs que du côté de Gaudreau Environnement, on avait jonglé avec la possibilité de recourir à ce procédé, la première avec du lisier de porc et de vache, la seconde avec le lixiviat du lieu d’enfouissement.

Aujourd’hui, pour les mêmes raisons qu’à l’époque, ces projets ne se sont pas concrétisés parce qu’ils n’étaient pas rentables, a rappelé M. Rayes. Les tarifs d’électricité et l’absence de subvention gouvernementale ne favorisent pas le développement de la biométhanisation, a-t-il dit, le compostage étant encore la solution la plus abordable et appropriée pour valoriser les déchets organiques.

Et ce n’est certes pas à ce moment-ci qu’on peut attendre du gouvernement du Québec un coup de pouce financier pour soutenir des projets de ce genre, a fait valoir le préfet, Lionel Fréchette.