De la grande visite à Victo, la Consule générale des États-Unis
La Ville de Victoriaville et la toute jeune entreprise Recyc Polytube ont accueilli une rare visiteuse, la Consule générale des États-Unis à Québec, Allison Areias-Vogel. Le maire André Bellavance et ex-député fédéral n’a pas souvenir que Victoriaville ait déjà accueilli un représentant du consulat américain.
Mme Areias-Vogel connaissait la réputation de Victoriaville en matière de développement durable et avait en quelque sorte servi de «liant» entre l’entreprise Recyc Polytube et des acteurs économiques américains.
Recyc Polytube récupère les tubulures d’érablières. Lancée il y a un peu plus de deux ans par Daniel Carrier – qui travaille toujours au CFER – l’entreprise vient tout juste de sortir de l’incubateur industriel pour s’installer rue de l’Acadie dans l’édifice qu’occupe aussi Excavation Yvon Houle.
Maintenant associé à Mario Lavertu et Jonathan Houle, Daniel Carrier n’en revenait pas encore de ce concours de circonstances qui l’a mis en contact avec la Consule. Il espère beaucoup des prochaines rencontres avec des représentants du Maine, du New Hampshire et du Vermont.
Toutes les missions de la Consule sont traversées par le même objectif, assurer la protection des Américains et des intérêts américains, a-t-elle expliqué.
Les échanges entre le Canada et les États-Unis sont tellement nombreux, leurs intérêts étant tellement liés, a-t-elle dit, que, dans certains cas, il y a bénéfice à trouver les moyens d’aider des entreprises canadiennes.
Mme Areias-Vogel a donné l’exemple du manque de main-d’œuvre en Abitibi-Témiscamingue. «Des fermetures d’usines à Amos qui exportent aux États-Unis deviennent alors un enjeu américain.» La Consule a poursuivi en disant que sans intervenir directement, elle peut prendre contact avec ses homologues en France où le taux de chômage est plus élevé.
Dans le cas de Recyc Polytube, l’«intérêt» américain est davantage écologique, a répondu la Consule. La tubulure des érablières américaines est encore considérée comme un déchet et les acériculteurs doivent payer pour s’en départir.
La visite de la diplomate, originaire de San Francisco en Californie, a permis de comprendre son rôle et sa mission. Dans le monde, seuls le Mexique et le Québec détiennent deux consulats des États-Unis. Le Canada est divisé en sept districts consulaires, celui de Mme Areias-Vogel étant le plus vaste, le plus vaste au monde pourrait-on préciser, s’étendant jusqu’au Nunavut. Victoriaville se trouve à la limite de l’autre consulat établi à Montréal.
Nommée pour trois ans, Mme Areias-Vogel appréhende déjà la fin de son mandat, en 2019, elle qui dit être tombée en amour avec le Québec. Elle ne sait pas où elle, son mari (originaire de France) et ses jeunes enfants se retrouveront. Ce pourrait être n’importe où sur la planète. Sa feuille de route est truffée de déménagements, elle qui a été affectée à l’étranger à maintes reprises au cours de sa carrière, au Vietnam, en Afghanistan, au Sri Lanka.
Son passage a permis de présenter les services consulaires. Et ils sont nombreux.
Outre la sécurité des Américains se trouvant en sol canadien, son rôle consiste à créer des liens, des contacts, des échanges pour la protection des frontières, par exemple. Elle a parlé de ce programme visant à établir des connexions entre des jeunes leaders américains et canadiens pour trouver des solutions afin d’agir «sur le terrain» dans des matières aussi délicates que les opioïdes, l’extrémisme violent, le trafic humain. Des bourses sont aussi offertes à des jeunes spécialistes pour participer à ces échanges.
La Consule générale avait commencé sa journée à Odanak, s’étant entretenue avec le grand chef pour parler de la définition du «statut» d’indien, déterminé différemment aux États-Unis et au Canada et des possibilités de libre-échange entre deux premières nations.
Elle s’est aussi attardée au bureau du député fédéral Alain Rayes où elle a discuté politique et économie avec les membres de son équipe. Le député n’y était pas, mais se promet d’aller à sa rencontre.
À la Ville de Victoriaville, le maire l’a invitée à signer le livre d’or. «C’est une visite qui veut dire beaucoup», a dit M. Bellavance, évoquant l’ouverture de la Consule, du canal de communications qui s’est ouvert, des contacts qu’elle peut créer pour des solutions «win win» pour des entreprises d’ici et des États-Unis. Il lui a dressé un portrait économique de Victoriaville et sa région et des entreprises ayant le potentiel pour exporter aux États-Unis.