D’autres problèmes de transport entre les laboratoires seraient survenus
À peine quelques semaines après la dénonciation par l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) d’un incident du même genre, 84 tubes de sang ne se sont pas rendus à destination comme prévu et ont été retrouvés 48 heures plus tard. Neuf patients devront reprendre leur prise de sang. Les autres tubes ont été analysés quand même sur recommandation du biochimiste responsable qui a pu confirmer que les résultats ne seraient pas affectés par le délai.
«Que les résultats ne soient pas affectés, soit, mais le retard dans la sortie du rapport est incontestable et c’est le patient, en attente d’un avis médical, qui peut en souffrir», s’inquiète la responsable régionale de l’APTS, Sylvie Godin.
L’équipe régionale de l’APTS a aussi été informée qu’un autre transport a dévié de sa course, chargé d’échantillons en provenance de Louiseville et de Fortierville. Ayant pris la route vers Victoriaville, il a abouti à Drummondville où l’erreur a été constatée. Comme les tubes ont dû reprendre la route pour se rendre à destination, leur traitement a été retardé de quelques heures supplémentaires.
Ces incidents s’ajoutent à celui rapporté par l’APTS à l’automne dernier qui concernait une caisse de tubes de sang transportée de Drummondville à Trois-Rivières pour y être analysée et qui a été retrouvée quelques jours plus tard à Drummondville avec son contenu encore à bord. On ne connaît toujours pas la cause de cet incident.
Les causes de tels incidents peuvent être variées : le seul fait de transporter les tubes du lieu de leur prélèvement vers un autre endroit pour y être analysés comporte de multiples étapes et, inévitablement, augmente le risque d’erreurs ou d’incidents de parcours.
C’est pourquoi l’APTS réitère sa demande de moratoire envers le projet OPTILAB, qui entraînera le transport de près de 70% des échantillons alors qu’actuellement seulement 5% d’entre eux sont traités ailleurs que là où ils ont été prélevés. Si le système de transport, incluant la préparation des envois et leur réception, n’est pas éprouvé, les incidents vont se multiplier, entraînant davantage de pertes et de reprises d’échantillons. «Quand on sait que les patients attendent pour des diagnostics ou des traitements, ce n’est pas rassurant, commente Sylvie Godin, sans compter que certains spécimens ne peuvent tout simplement pas être repris.»
Interpellée par l’APTS lors d’une séance du conseil d’administration en décembre dernier, la direction du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie et du Centre-du-Québec s’était faite rassurante en disant que les procédures seraient améliorées et qu’un éventuel système de traçabilité permettrait d’éviter ce genre d’incidents. «En attendant, les tubes continuent de se perdre en chemin et nos inquiétudes perdurent», conclut la représentante syndicale.