D’autres marchés pour la Fromagerie Victoria

Véritable institution qui a le vent dans les voiles, Fromagerie Victoria de Victoriaville ne cesse d’étendre ses tentacules à travers ses nombreuses franchises qui voient le jour un peu partout.

Un groupe d’actionnaires propriétaires de la succursale de Saint-Eustache, dont fait partie le Victoriavillois d’origine Olivier B. Roy, voit grand pour Fromagerie Victoria et souhaite développer le marché du Grand Montréal au cours des prochaines années. « Il n’en existe que deux succursales, l’une à Saint-Jérôme et l’autre à Sainte-Julie. Ce sont les plus proches du Grand Montréal. On y voit une opportunité de s’y implanter », souligne Anne Scheffer, responsable du volet communication et marketing et de la gouvernance générale de la succursale de Saint-Eustache.

Au départ, le groupe avait en tête d’ouvrir cinq succursales en cinq ans. Terrebonne, Laval, mais aussi Granby, figurent dans les cartons. « Ce qu’on veut, en fait, c’est de bien faire les choses. Si ça doit être trois ouvertures en cinq ans, ce sera ça. C’est aussi une question de bonne localisation et d’avoir le bon opérateur de la succursale, la bonne personne à la direction générale. On ne se lancera pas si on n’est pas certain de la localisation ou de l’opérateur. On aime mieux bien faire les choses plutôt que de prendre des risques inutiles », fait remarquer Anne Scheffer.

« Le franchiseur, Fromagerie Victoria, nous aide aussi sur l’aspect de la localisation en fonction de ses études et de ses contacts », ajoute Olivier B. Roy, qui habite maintenant Warwick.

D’un projet d’école au monde des affaires

L’ouverture de la succursale de Saint-Eustache découle, en fait, d’un projet universitaire. « Nous terminions notre MBA (maîtrise en administration des affaires) et nous étions deux du groupe réunis pour un projet de fin d’études. On devait accompagner une entreprise dans toute sa planification stratégique », raconte Anne Scheffer. La Fromagerie Victoria a été proposée. « Avec un plan de croissance sur la table, ils avaient peut-être besoin d’un coup de pouce. Nous les avons interviewés et nous sommes vraiment tombés en amour, non seulement avec la marque, mais beaucoup avec eux en tant qu’individus. On a vraiment aimé l’aspect très québécois, très familial, très proche et pas guindé de la Fromagerie », exprime Anne.

Un côté très humain, observe-t-elle. « Les gens qui y travaillent, c’est vraiment du monde très facile d’approche. Tu sens que tu parles à ton voisin ou à ton beau-frère. Il y avait quelque chose de très humain qui se ressentait beaucoup dans les succursales dans chacune de nos visites, de même qu’en parlant avec différents franchisés. »

Un autre aspect a milité pour le choix de la Fromagerie Victoria plutôt qu’une autre chaîne ou bannière : il s’agit d’une entreprise entièrement québécoise. « Notre MBA portait beaucoup sur l’aspect de l’économie circulaire et durable. Pour moi, il était insensé d’investir dans une compagnie qui n’est pas majoritairement au Québec et qui ne distribue pas des produits québécois. Ça a beaucoup joué dans la balance. Presque tout ce que nous utilisons vient du Canada et majoritairement du Québec. À mon avis, c’est très important en 2025. Ça a vraiment contribué à mon amour pour la marque et à ce début d’aventure avec les autres », confie Anne Scheffer. En réalisant leur planification, les membres du groupe ont constaté que tout devait beaucoup passer par le développement du Grand Montréal.

Une opportunité s’est présentée à Saint-Eustache. Depuis l’ouverture en mars 2024, les affaires roulent bien, au-delà des espérances même! « Pour la première année, on atteint nos objectifs et on vise une croissance quand même intéressante d’année en année. C’est ce sur quoi on mise pour la suite », commente Anne Scheffer, ajoutant qu’une ouverture constitue toujours une grosse affaire.

« Ça vient avec un grand volume. Il y a une grande curiosité de départ, considérant qu’il s’agit d’une marque quand même reconnue. Ça devient assez essoufflant la première année, fait-elle remarquer. L’opérateur doit se concentrer au départ sur les opérations. Cela prend une certaine forme d’encadrement au niveau fiscal, légal, marketing. Donc, un groupe comme le nôtre avec des expériences très diversifiées vient aussi rassurer le franchiseur. » « On a chacun nos forces », renchérit Olivier B. Roy.

« On peut tous miser sur nos propres expertises et s’appuyer sur celles des autres. Ça crée un regroupement de gens avec qui il est plaisant de travailler », reprend Anne. « Sans ce projet, poursuit Olivier, je n’aurais pas connu ces gens. On ne se serait jamais retrouvé sur la même route. C’est à cause d’un projet comme celui-ci. Ça crée des liens, des amitiés, des liens forts pour la suite. C’est ce qui m’allume comme entrepreneur, la suite. Parce que, oui, on parle de la Fromagerie. Mais dans notre groupe, on n’est fermé à rien, sky is the limit! On est quatre personnes qui poussent dans le même sens. »

On verra bien, dit Anne, ce que réserve l’avenir et si d’autres projets viendront à émerger. Ce qu’on sait, cependant, c’est que Fromagerie Victoria continuera de faire des petits. À la toute première franchise établie à Warwick en 2016 s’en sont ajouté de nombreuses autres, si bien que le président de Fromagerie Victoria, Marc-André Gosselin vise les 40 franchises d’ici 5 ans, permettant ainsi de faire rayonner Victoriaville en différents endroits en sol québécois.

Au grand plaisir d’ailleurs du maire Antoine Tardif pour qui l’entreprise constitue un emblème de Victoriaville. « On ne peut pas être plus fier de la voir poursuivre son expansion chez nous avec une nouvelle usine », disait-il, en septembre, lors de l’annonce de la construction d’une usine de transformation alimentaire de 6 M $ dans l’Écoparc industriel Daniel-Gaudreau.