COVID-19 : les transporteurs par autobus lancent un message de détresse

La fédération des transporteurs par autobus annonce des pertes de revenus allant de 80  à 100% dans les entreprises. Elle sollicite une aide fédérale de 16 millions $ pour survivre à la période d’inactivité et sauver la saison 2021.

Quelque 160 entreprises ont entamé la descente aux enfers avec l’arrêt complet des services de transport nolisé touristique par autobus en raison de la pandémie de COVID-19. Elles ont subi «l’anéantissement quasi complet de leurs revenus», menaçant de fait 4000 emplois directs, selon «le cri de cœur» de la fédération.

La fermeture prolongée des frontières et la suppression des voyages culturels, sportifs et éducatifs sont à l’origine de l’annulation de 70 000 contrats au Québec depuis mars, soit des pertes de l’ordre de 240 millions $ pour l’industrie, selon un communiqué.

«Même avec la subvention salariale, nous n’aurions pas pu garder tous nos employés depuis sept mois. Ils se sont tournés vers l’assurance-emploi ou la PCU», explique le président de la fédération des transporteurs par autobus, Stéphane Lefebvre, qui note que contrairement aux autres secteurs, leurs entreprises ne pouvaient pas reprendre dans un contexte où «les voyages ne sont pas bien vus».

«On a besoin d’un coup de pouce supplémentaire. Et même si on travaillait avec le touristique, on ne se qualifiait pas nécessairement pour les programmes», ajoute M. Lefebvre, par ailleurs président du Groupe Autocar Jeannois. Il constate l’inadéquation entre l’aide fournie tant au fédéral qu’au provincial et les structures de financement de leurs divers établissements, notamment les garages d’entretien pour des véhicules dont la valeur à l’unité peut aller jusqu’à 700 000 dollars.

«Des prêts pour venir rembourser des prêts, ce n’est pas l’idéal», dit-il, l’esprit tourné vers le redémarrage de l’économie.

Un secteur clé pour la relance

«Au Québec, les croisières internationales, intimement liées au transport terrestre, représentent 1 milliard de retombées économiques annuellement», signale René Trépanier, directeur général de Croisières du Saint-Laurent qui soutient que la protection du transport nolisé touristique est essentielle pour la relance. Il en est de même pour les voyagistes soucieux de sauvegarder la saison 2021, selon la directrice générale de l’association des agences réceptives et forfaitistes du Québec, Marilyn Désy.

«On ne pourra pas du jour au lendemain claquer des doigts et dire qu’on va ramener ce type d’entreprises sur le marché pour continuer avec le transport des gens en groupe, et non chacun sa voiture comme c’est préconisé actuellement», renchérit M. Lefebvre, avec un espoir tourné vers Développement économique du Canada pour les régions du Québec.

C’est dans cette optique que la fédération, qui regroupe 650 entreprises, demande une aide de 16 millions $ à Ottawa pour assurer l’entretien minimal de la flotte d’autocars pendant la période d’inactivité jusqu’en avril.

Dans le discours du trône, le gouvernement fédéral a récemment annoncé «la mise en place d’autres mesures d’aide pour les industries les plus durement touchées, notamment l’industrie du voyage et du tourisme».

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