COVID-19 : 100 $ de plus par semaine aux travailleurs agricoles saisonniers
Alors que la pandémie de la COVID-19 risque de créer une importante pénurie de main-d’œuvre dans le milieu agricole, le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, André Lamontagne, et le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, Jean Boulet, annoncent un investissement de 45 millions de dollars pour attirer les travailleurs québécois dans les champs. Les agriculteurs pourront ainsi bénéficier d’un coup de main essentiel pour la période de plantation et de récolte.
Cet investissement va notamment financer quatre mesures qui visent à assurer un approvisionnement régulier des biens alimentaires à la population dans le contexte de la pandémie actuelle :
une prime de 100 dollars aux travailleurs agricoles saisonniers pour une prestation de travail minimale de 25 heures par semaine;
la création d’un nouveau programme pour le déplacement de la main-d’œuvre qui tient compte des règles de distanciation sociale en vigueur;
la mise en place d’escouades sur le terrain qui interviendront au moment de l’intégration des nouveaux travailleurs (minimum de cinq employés à intégrer) pour appuyer les producteurs agricoles dans la formation des nouveaux travailleurs;
un soutien financier accordé aux 12 centres d’emploi agricole, pour répondre aux besoins de jumelage des entreprises agricoles avec les nouveaux travailleurs.
Les personnes intéressées peuvent s’inscrire sur le site Web emploiagricole.com ou communiquer avec le centre d’emploi agricole de leur région ou avec Agrijob (pour les gens de la région de Montréal).
Ces mesures sont mises en œuvre en collaboration avec l’Union des producteurs agricoles (UPA) et le Comité sectoriel de main-d’œuvre de la production agricole, AGRIcarrières.
«Dans le contexte difficile engendré par la pandémie de COVID-19, votre gouvernement met tout en œuvre pour assurer l’approvisionnement régulier en nourriture. À cet égard, nous invitons les Québécois à investir les champs cet été pour prêter main-forte à nos agriculteurs. Par cet appel, nous visons à aider les entreprises agricoles à disposer de la main-d’œuvre nécessaire à leurs activités et à favoriser ainsi la sécurité alimentaire de la population québécoise», a fait valoir le ministre Lamontagne.
«La situation actuelle amène de nouveaux défis auxquels on doit répondre en adaptant nos façons de faire. Notre gouvernement souhaite soutenir les entreprises du Québec et limiter les impacts de la pandémie sur l’économie québécoise. Il est donc fondamental de soutenir les emplois dans le secteur agricole pour en assurer la vitalité. Nous sommes conscients qu’en attirant de nouveaux travailleurs dans ce secteur, il y aura de grands besoins de formation. C’est pour répondre rapidement à ces besoins que nous annonçons nos mesures. Je souhaite aussi lancer un appel à tous les Québécois, particulièrement ceux qui sont présentement sans emploi, à s’investir dans des entreprises d’ici et à contribuer au maintien de notre production agricole locale et de notre économie», a ajouté le ministre Boulet.
Faits saillants
Au cours des semaines à venir et jusqu’à la mi-juin environ, 10 000 travailleurs étrangers temporaires (TET) étaient normalement attendus au sein des entreprises agroalimentaires québécoises, particulièrement dans le secteur horticole et des fruits et légumes.
Dans le contexte de la COVID-19, bien que le gouvernement fédéral ait autorisé la venue de ces travailleurs, un bon nombre d’entre eux pourraient ne pas pouvoir se rendre au Québec ou choisiront de demeurer dans leur pays.
Pour pallier ce problème, le gouvernement, l’Union des producteurs agricoles (UPA) et le Comité sectoriel de main-d’œuvre de la production agricole, AGRIcarrières, ont mis sur pied une campagne visant à inciter davantage la main-d’œuvre locale à venir travailler dans les fermes du Québec.
Un nouveau programme ministériel est mis en œuvre pour permettre aux exploitations agricoles d’assumer les frais de transport additionnels de la main-d’œuvre prévus dans les prochains mois.
Coût des mesures
Incitatif pour les travailleurs agricoles : 42,6 millions de dollars.
Ressources matérielles et humaines visant à faciliter l’intégration des nouveaux travailleurs, notamment par la formation : 200 000 dollars.
Soutien logistique apporté aux centres d’emploi agricole (CEA) pour pourvoir au volume beaucoup plus élevé de recrutement : 200 000 dollars.
Nouveau programme ministériel de transport des travailleurs, pour 2020-2021, en remplacement du programme actuel de déplacement de la main-d’œuvre agricole : 2 millions de dollars.