Courageuses ces mamans qui vont à l’école!

La cérémonie de remise des bourses Maman va à l’école a donné lieu à des moments d’émotion, le programme visant à récompenser les efforts de ces mères monoparentales qui retournent aux études. On a rendu hommage à leur courage, leur persévérance, leur dévouement, leur résilience.

«Vous êtes toutes gagnantes», a dit François Bernardin représentant l’organisme Maman va à l’école, créé par Paula Duguay en 2009, offrant des bourses depuis 2013.

Le concours en était, à Victoriaville, à sa quatrième édition. À la bourse de 500 $ que remet Maman va à l’école, la Ville de Victoriaville en décerne une autre de 500 $.

La Commission scolaire des Bois-Francs ainsi que le Syndicat de l’enseignement des Bois-Francs contribuent également financièrement à récompenser les efforts d’autres étudiantes.

Onze mamans, neuf fréquentant le Centre d’éducation des adultes et deux le service D’école de la rue de Répit Jeunesse, avaient soumis leur candidature pour décrocher une des cinq bourses offertes. C’est le comité de sélection du programme qui choisit les lauréates.

Deux de 500 $ ont été décernées à Kadiatou Sidibe et à Alexandra Kumps et trois de 250 $ l’ont été à Kim Tardif, Joy Muco et Isabel Montenegro.

La brève présentation de chacune des lauréates en dit cependant bien long sur les efforts quotidiens que nécessite leur décision de concilier études et obligations familiales.

Kadiatou Sidibe, par exemple, a dû quitter sa Côte d’Ivoire natale en guerre. Jamais elle n’avait fréquenté une école. Maman de deux enfants, elle a tout à apprendre, le français d’abord. On dit qu’elle fait des pas de géant en francisation au Centre d’éducation des adultes Monseigneur-Côté.

Alexandra Kumps, maman d’un enfant, fréquente d’École de la rue depuis six ans, visant obtenir un diplôme d’études professionnelles en secrétariat. Elle est la première lauréate en provenance de Répit Jeunesse.

Kim Tardif s’est aussi distinguée, elle qui a repris le fil de ses études, «très motivée et déterminée» à devenir préposée aux bénéficiaires et assistante à domicile. Elle est mère de deux enfants.

Joy Muco, maman d’un enfant, a besoin d’ajouter le français aux langues qu’elle parle déjà, ayant travaillé en relations internationales dans sa patrie natale.

Enfin, la Colombienne d’origine, Isabel Montenegro a échappé à des tentatives d’assassinat. La maman de trois filles a œuvré comme leader, conseillère et enseignante auprès des peuples indigènes Awa et Quillasinga. De son grand-père, elle a retenu cette maxime «Votre maison est là où vous aimez».

Les enseignantes et la directrice du Centre Monseigneur-Côté, Hélène Bossé, ont offert leurs félicitations à Roxanne Nault, une maman qui fréquente aussi D’École de la rue et qui a surmonté bien des épreuves.

Tant Mme Bossé, M. Normandin, la conseillère municipale de Victoriaville, Chantal Moreau que la présidente de la CSBF, Paulette Simard Rancourt ont souligné les mérites de ces mamans qui servent de «modèles».

«Vous apportez une couleur à nos centres; je vous trouve belles à voir aller», leur a dit Mme Bossé. Elle s’étonne toujours qu’entre leurs obligations familiales, elles savent se rendre disponibles aux apprentissages.

Mme Rancourt n’a pas manqué, de son côté, d’exprimer sa gratitude à l’égard du personnel enseignant qui comprend et soutient ces mamans.

«Je vous encourage à suivre votre chemin et votre cœur», a dit la conseillère municipale Chantal Moreau aux étudiantes, rappelant qu’elle était elle-même mère de sept enfants et que c’étaient eux qui l’avaient incité à se lancer en politique municipale.

Il est touchant d’entendre les enfants crier «bravo» à leurs parents qui reçoivent leur diplôme, a dit François Bernardin pour sa part. Parce que souvent, les mamans retournent aux études afin d’améliorer leurs conditions de vie et celles de leurs enfants.