Commerce en ligne : des Victoriavilloises au top 10 des PME québécoises

On pourrait dire qu’elles ont le vent… dans les cheveux et de la broue dans le toupet tellement leur commerce en ligne de produits de coiffure prend rapidement de l’expansion. Maude Lambert et Sylvie Adam, copropriétaires de la Boîte à coiffure et conceptrices de la boutique virtuelle Coiffure à rabais, font partie du top 10 des PME québécoises (incluant Simons par exemple) chez Postes Canada avec leur volume d’expéditions de colis. «On devrait atteindre les 10 000 colis à la fin de l’année… mais ça reste un chiffre conservateur», soutient Maude Lambert.

Elles s’apprêtent à ouvrir au public – mercredi – les portes de leur centre de distribution – la Boîte à coiffure – situé au 985, boulevard Pierre-Roux Est à Victoriaville, un magasin dont les rayons sont garnis de quelque 5000 produits pour les cheveux, des «colorants» jusqu’au sèche-cheveux en passant par les rallonges et les shampoings pour ne nommer que ceux-là.

C’est de cet entrepôt qu’elles n’ont pas eu de choix d’aménager que proviennent les trucs que les clientes – ce sont majoritairement des femmes – achètent en ligne sur le site Web «Coiffure à rabais» fréquenté par 50 000 visiteurs mensuellement.

«On a du mal à fournir tellement les ventes progressent. Les ventes en ligne sont dix fois plus importantes que l’an dernier.»

Maude et Sylvie, copropriétaires de Concept Châtelaine à Victoriaville et de la Boutique de la coiffure à Drummondville, commercent sur le Net depuis trois ans. Leur site est devenu le plus important au Québec dans le domaine, en voie d’atteindre le demi-million $ de chiffre d’affaires à la fin de l’année.

Les jeunes femmes vendent au Québec, au Canada anglais, chez les voisins du Sud et sont en train de réaliser des percées de l’autre côté de l’Atlantique, les Européennes étant particulièrement friandes des produits issus de laboratoires québécois.

Pourquoi s’être lancées dans le commerce en ligne? La question ne se pose à peu près pas pour Maude Lambert. «Ça aurait été un non-sens que de ne pas le faire. Aujourd’hui, dans le commerce de détail, si tu veux continuer, tu n’as pas le choix», soutient-elle, précisant tout de même «que ça ne vient pas tout seul».

Elles ont décidé d’implanter leur centre de distribution à Victoriaville plutôt qu’à Drummondville parce que, pour Postes Canada, Victoriaville est le dernier point de levée des colis (16 h 30) de son circuit, ce qui permet de préparer les commandes au cours de la journée et aux clientes de recevoir leur boîte dans un délai de 24 à 36 heures.

«Et on a décidé d’ouvrir notre centre de distribution au public parce qu’on s’est dit que les gens triperaient à voir notre racking», ajoute Maude Lambert.

Ce qui fait le succès de leur boutique virtuelle s’appuie sur plusieurs facteurs, croit-elle encore. Les produits eux-mêmes se vendent plus facilement que des chaussures et des vêtements dont on n’a pas à choisir la pointure et la taille, explique-t-elle. «Et le produit ne change pas.»

Même le nom de la vitrine virtuelle a été minutieusement choisi, le mot «rabais» étant fort recherché par les internautes.

Avec Marie-Christine Martel à la direction des communications, on opte pour le «marketing de contenu», avec la publication de trois articles

par semaine, en anglais et en français. «Ce sont des articles informatifs, pas des publicités, qui attirent 30 000 lecteurs.» Et les clientes peuvent «chatter» par le site.

Enfin, on a ajouté le concept de l’abonnement annuel à quatre boîtes à coiffure, des ensembles cadeaux qui diffèrent selon la saison.

Toutes ces opérations devraient créer entre six à huit emplois, la boutique physique étant ouverte du lundi au samedi.

Sur le Web, les commerçantes observent que d’un pays à l’autre, même que d’une ville à l’autre, les marchés diffèrent. «Ce qui marche fort à Drummondville ne se vend pas nécessairement à Victoriaville», souligne encore Maude Lambert. Au Texas, la permanente a toujours la cote!, constate-t-elle encore.