Clément Hébert redonne vie à tout… ou presque!
VICTORIAVILLE. Au royaume du développement durable, un homme met en pratique ce concept. Clément Hébert, depuis une vingtaine d’années, s’emploie à récupérer, à recycler toutes sortes d’articles en leur redonnant une seconde vie au profit de la communauté et du mieux-être de la planète.
«Ce que je fais, d’autres en bénéficient, et ça en fait moins dans le ventre de la Terre», souligne Clément Hébert que le www.lanouvelle.net a rencontré, vendredi, dans sa demeure remplie de différents appareils, accessoires, pièces et outils.
Il est là le message que souhaite lancer l’homme de 70 ans qui dénonce la consommation à outrance. «Je refuse d’embarquer dans la société de consommation d’aujourd’hui. Le «porter jeter» n’a plus aucun sens», déplore-t-il.
Le septuagénaire a de quoi occuper ses journées. Sa passion de remettre en fonction différents appareils et jouets, Clément Hébert a commencé à s’y adonner vers l’âge de 50 ans, avant même de profiter de sa retraite.
Disons tout de suite qu’il est habile de ses mains. «Je suis assez débrouillard de nature. J’ai fait bien des affaires dans la vie. En dernier, je travaillais en robotique et en mécanique industrielle. Un peu n’importe quoi», dit-il, amusé.
En robotique, le Victoriavillois a touché à peu près à tout, note-t-il, à la pneumatique, à l’électronique, à l’hydraulique, à la mécanique. «Il y a à peu près tous les métiers là-dedans. Tous les deux ans, je suivais des cours, se remémore-t-il. Mais j’ai aussi beaucoup appris sur le tas.»
De tout… ou presque
Clément Hébert répare presque tout, des balayeuses aux déshumidificateurs, en passant par des laveuses, des sécheuses, des ordinateurs, des écrans, des télécommandes, des jouets, et bien d’autres trucs.
«J’ai retrouvé un enregistreur numérique qui avait été jeté. Avec des pièces provenant de trois appareils, j’en ai reconstruit un qui fonctionne parfaitement. Il faut cependant des outils spéciaux parce que tout est scellé, mais avec l’expérience, j’ai acquis plein de trucs», mentionne le retraité.
L’été dernier, pour ses petits-fils, à l’aide de pièces provenant de trois vieilles bicyclettes, il a pu fabriquer deux vélos à cinq et six vitesses pour enfants.
Un taille-bordure, par exemple, n’a pas de secret pour lui, ni les tondeuses à gazon. «J’ai remis en fonction une tondeuse. Et celle-là, je l’ai gardée pour moi, elle fonctionnait mieux que la mienne», lance-t-il, dans un grand éclat de rire.
«Des laveuses à pression, c’est rendu que j’en ai trois, dit-il encore. Je dois aller en porter.»
«Je me suis toujours intéressé à tout. Il n’y a rien que je n’ai pas démonté», ajoute l’homme qui fait profiter à autrui ses talents.
Les objets à qui il donne un nouveau souffle, Clément Hébert les donne à l’organisme Le Support ou à la Joujouthèque des Bois-Francs. «La semaine dernière, j’ai apporté cinq ou six jouets. J’ai présentement quatre déshumidificateurs prêts à partir», confie-t-il.
Un ami de Clément Hébert, François Fillion, environnementaliste convaincu, lui apporte différents trucs. De quoi le tenir occupé. «Je ne fournis pas, avoue-t-il. Même que j’en refuse. J’ai toujours 56 affaires.»
Mais toute personne qui souhaite se départir de différentes marchandises peut contacter M. Fillion au 819 758-4004.
Il arrive parfois que certains appareils ne puissent fonctionner de nouveau.
Mais même dans ces cas-là, Clément Hébert trouve le moyen de récupérer certaines pièces pour leur trouver un nouvel usage.
Pour mener à bien son passe-temps, M. Hébert dispose des outils appropriés. Bien des outils qu’il accumule depuis 30 ans. «Certains outils spécialisés, je les ai faits moi-même.»
Clément Hébert ne calcule pas son temps, il ne compte pas les heures. Il peut passer une heure, une journée, ou même une semaine à remonter un truc. Même qu’il peut aussi travailler sur plusieurs articles en même temps.
Oui, l’homme pratique l’art de redonner vie aux appareils. «Ça empêche d’en faire d’autres», insiste-t-il, tout en dénonçant le système actuel.
«Ça me désole! C’est terrible tout ce qu’on jette et qui pourrait servir, sans compter des appareils programmés pour briser dans un certain délai. On dirait que les compagnies le font exprès pour inciter à la consommation», conclut l’homme de qui on peut dire que les bottines suivent les babines!