Christian Paradis tire sa révérence
THETFORD. Le député de Mégantic-l’Érable et ministre du Développement international et ministre responsable de la Francophonie, Christian Paradis, ne se représentera pas aux prochaines élections fédérales prévues à l’automne. Il en a fait l’annonce par voie de communiqué cet après-midi.
Le Thetfordois de 41 ans a mentionné que cette décision avait été profondément réfléchie avec l’aide de sa famille et qu’il était temps pour lui de passer le flambeau. «Il y a dix ans déjà, j’ai pris la décision de faire le saut en politique avec, à mes côtés, mon épouse et mes trois jeunes enfants. Fort de leur appui et celui d’amis et de bénévoles, que je ne saurai jamais assez remercier, nous étions au début d’un périple qui s’annonçait périlleux, risqué et ardu» peut-on lire dans sa missive.
Il s’est notamment dit fier des réalisations de son parti alors qu’il était au pouvoir. «Le Canada fait l’envie du monde. Notre pays est doté d’une économie forte et bénéficie des meilleures règles de gouvernance. Il est aussi reconnu comme le porte-étendard de la primauté du droit», précise celui qui terminera tout de même son présent mandat jusqu’à l’élection.
Le député a également souligné quelques dossiers qu’il a aidé à faire avancer. «Je me réjouis d’avoir pu contribuer personnellement au règlement d’importants dossiers dont l’harmonisation de la taxe de vente avec le Québec et la conclusion de l’accord de principe de cogestion du gisement d’hydrocarbures de Old Harry, situé dans le Golfe du St-Laurent, dossiers qui trainaient depuis plus d’une décennie et dont les retombées seront importantes pour le Québec.»
Rappelons que l’avocat de formation était député dans le cabinet du Parti conservateur de Stephen Harper depuis janvier 2006. Il avait ainsi succédé au bloquiste Marc Boulianne dans Mégantic-L’Érable. Il avait été réélu député de la circonscription en octobre 2008 et en mai 2011. Au cours de ses trois mandats, il a occupé les postes de secrétaire d’État à l’agriculture, ministre des Travaux publics et Services et ministre responsable de l’industrie, en plus d’être le lieutenant politique du premier ministre pour le Québec, en plus de celui de ministre du Développement international et ministre responsable de la Francophonie.
Voici la lettre intégrale de Christian Paradis:
J’ai informé le premier ministre de mon intention de ne pas me représenter à l’élection fédérale générale de 2015. Je continuerai de représenter mes commettants jusqu’à la prochaine élection et de servir en tant que ministre du Développement international et ministre de la Francophonie, au bon plaisir du premier ministre.
Cette décision est personnelle. Ma famille et moi l’avons profondément mûrie ensemble. Nous en venons à la conclusion qu’après presque une décennie, pour moi, sur la scène publique, il est temps de passer le flambeau et tourner sereinement la page afin d’écrire un nouveau chapitre de notre vie.
Il y a dix ans déjà, j’ai pris la décision de faire le saut en politique avec, à mes côtés, mon épouse et mes trois jeunes enfants. Fort de leur appui et celui d’amis et de bénévoles, que je ne saurai jamais assez remercier, nous étions au début d’un périple qui s’annonçait périlleux, risqué et ardu.
Je me suis engagé auprès de mes commettants de Mégantic-L’Érable à promouvoir leurs intérêts et leurs valeurs à Ottawa, tout en travaillant pour leur prospérité.
J’avais 32 ans.
Autant mes concitoyens des belles régions du Granit, des Appalaches et de l’Érable ont mis leur confiance en ce jeune avocat de Thetford Mines que j’étais.
Avec du recul, je constate que seule la force d’une jeunesse, couplée d’espoir et de reconnaissance, a pu me donner tant d’énergie et de confiance face aux défis qui m’attendaient.
Un homme pour qui j’ai un profond respect, notre premier ministre Stephen Harper, m’a lui aussi fait confiance. Je lui en serai toujours reconnaissant.
Que ce soit en tant que secrétaire parlementaire au ministre des Ressources naturelles ou en tant que ministre des Travaux publics et Services gouvernementaux, ministre des Ressources naturelles, ministre de l’Industrie, ou ministre du Développement international, je suis honoré d’avoir eu le privilège de servir la population avec le premier ministre, les membres du caucus et tous les collègues députés de la Chambre des communes, à la fois, avec humilité et conviction.
Aujourd’hui, je suis fier des réalisations de notre gouvernement. Le Canada fait l’envie du monde. Notre pays est doté d’une économie forte et bénéficie des meilleures règles de gouvernance. Il est aussi reconnu comme le porte-étendard de la primauté du droit. Les Canadiennes et les Canadiens peuvent oser, plus que jamais, repousser les limites de leur ambition.
Sous le leadership du premier ministre, je me réjouis d’avoir pu contribuer personnellement au règlement d’importants dossiers, dont l’harmonisation de la taxe de vente avec le Québec et la conclusion de l’accord de principe de cogestion du gisement d’hydrocarbures de Old Harry, situé dans le Golfe du St-Laurent, dossiers qui trainaient depuis plus d’une décennie et dont les retombées seront importantes pour le Québec.
Je suis aussi ravi d’avoir pu soutenir les petites et moyennes entreprises pour un meilleur accès au processus d’approvisionnement fédéral. Je me réjouis enfin d’avoir pu aider à mieux définir l’avenir du secteur de l’aérospatial et mettre en place des règles favorisant une saine concurrence dans le secteur des télécommunications. Je suis encouragé qu’un processus consensuel visant à repenser les paradigmes du développement international soit fermement enclenché, tant au niveau national qu’international, soit: chercher à impliquer d’avantage le secteur privé, les fondations et les communautés culturelles.
J’exprime toute ma gratitude à tous ceux et celles qui m’ont soutenu et qui m’ont fait confiance au cours de ces années : mon épouse Julie, mes 3 enfants Charles, Gilbert et Sophie, mes parents, ma famille, amis, bénévoles, employés et surtout: mes concitoyens de Mégantic-L’Érable qui m’ont témoigné leur confiance non pas une seule fois, mais à trois reprises.
Gens de Lac-Mégantic, je salue votre courage et votre résilience qui servent d’exemple partout au Canada et ailleurs dans le monde. Restez forts !
En politique, les gens qui n’accomplissent rien ne sont jamais critiqués. Je regarde en arrière avec fierté et sans regret. En privé, en public, dans ma circonscription ou à Ottawa, j’ai toujours défendu ce que je considérais être juste, indépendamment de la rhétorique ou de la facilité. Âgé de 41 ans, je quitterai avec le sentiment du devoir accompli. La politique nous réserve toutes sortes de surprises. N’empêche que servir la population demeurera pour moi une expérience inoubliable et qui vaut la peine d’être considérée par quiconque aspire à changer les choses.
Christian Paradis