«C’est une course à deux»
On a récemment franchi le cap de la mi-campagne en vue du scrutin du 5 décembre dans la circonscription d’Arthabaska.
Le candidat caquiste Éric Lefebvre dit avoir le vent dans les voiles. Il ne fait aucun doute à ses yeux qu’il est en tête d’une lutte à deux avec le candidat libéral Luc Dastous.
«C’est une course à deux dans Arthabaska. Un sondage nous met avec six points d’avance. Une fois qu’on enlève les deux premiers partis, ça devient des résultats plus marginaux», a-t-il commenté, vendredi, à son local électoral de la rue Notre-Dame à Victoriaville.
Autant la Coalition avenir Québec (CAQ) que le Parti libéral déploient énormément d’énergie et de ressources pour tenter de gagner les électeurs. On a notamment vu défiler dans les Bois-Francs de nombreuses grosses pointures libérales au cours des dernières semaines, dont les ministres Martin Coiteux, Christine St-Pierre, Gaétan Barrette, Laurent Lessard et Sébastien Proulx, sans compter le premier ministre Philippe Couillard. Ce n’est rien pour intimider Éric Lefebvre, affirme-t-il.
«C’est normal, mais ce qu’on sent aussi, surtout, c’est que tous les deux jours on lit dans les journaux des histoires de corruption des libéraux, que ce soit la Société immobilière du Québec, les ristournes qui s’en vont aux Bahamas et qui reviennent à cinq organisateurs politiques du Parti libéral. Ce sont des choses troublantes, qui touchent la population. Les gens méritent mieux», a-t-il clamé.
L’enjeu de la campagne, soutient M. Lefebvre, va bien au-delà de l’actuelle élection partielle. Il rappelle que l’élection générale de 2018 arrive à grands pas. Celle-ci se prépare déjà, selon lui. Sur le terrain, le candidat Lefebvre recueille le pouls des électeurs. Il est convaincu qu’ils penchent en sa faveur.
«C’est triste à dire, mais on sent que les gens sont un peu, beaucoup déçus de ce qu’ils voient de la gestion du gouvernement libéral. Ils sont prêts pour du changement. Ils ont confiance en M. Legault et en moi. Mon expérience municipale, mon expérience fédérale et mon expérience en affaires font en sorte qu’on sent que je suis leur choix. On continue à travailler et on ne tient rien pour acquis, mais on sent un beau momentum», a-t-il partagé au www.lanouvelle.net.
Lefebvre a fait le point sur sa campagne à l’occasion de l’annonce de l’engagement de la CAQ de réclamer la création d’un registre public national des délinquants sexuels. Un projet de loi semblable avait été déposé, puis rejeté en 2007 à l’Assemblée nationale.
«Ce n’est pas d’hier que mon amie Sylvie Roy a milité pour la création d’un tel registre public. Ce sera une façon pour moi de perpétuer son œuvre en poussant un dossier qui lui tenait à cœur. Nos enfants sont notre richesse et nous devons les protéger», a partagé Éric Lefebvre, faisant référence à la députée indépendante disparue il y a quelques mois. Celle-ci a été citée à de nombreuses reprises dans le clan caquiste et libéral depuis le début de la campagne.
La députée de Montarville Nathalie Roy et celui de Beauce-Nord André Spénard entouraient le candidat Lefebvre lors de ce point de presse. La CAQ réclame ce registre afin de réduire le nombre de récidives en matière de crimes sexuels au Québec. Un tel outil existe à l’échelle nationale, mais n’est pas public, soutient le porte-parole de la CAQ à la sécurité publique André Spénard. «Et il n’est pas automatiquement rendu accessible aux corps policiers. Ce sont eux qui doivent en faire la demande», a-t-il soutenu.
La CAQ souhaite rendre accessible les trois premiers caractères du code postal des délinquants, sa photographie mise à jour annuellement et les différents motifs de la condamnation et de la remise en liberté, entre autres.
«Un récidiviste sur quatre va commettre de nouveau un acte à caractère sexuel. Il faut dire qu’au Québec, on perd la trace d’environ 26% de nos délinquants sexuels libérés contre 4% en Ontario», poursuit-il.
Dans leur démarche, les représentants de la CAQ invitent la population à signer une pétition en ligne en faveur de ce registre au www.pourunregistre.com. «Si le gouvernement ne bouge pas, c’est un engagement de la CAQ pour 2018», a conclu la députée de Montarville.