«C’est dommage qu’il n’y ait pas plus de députés comme elle»

Partie «trop vite» à l’âge de 51 ans, Sylvie Roy n’a vraisemblablement laissé personne indifférent parmi ses proches, amis et collègues à l’Assemblée nationale.

Célébrées lundi, les funérailles de la députée indépendante d’Arthabaska, qui a succombé à une hépatite aiguë la semaine dernière, ont eu des allures de trêve politique, compte tenu de la présence, en plein été, de plusieurs députés de tous les partis ainsi que du premier ministre Philippe Couillard.

«Aux députés de toutes les couleurs, votre présence vient confirmer la reconnaissance pour une femme qui a beaucoup donné», a affirmé dans son témoignage Mario Dumont, l’ex-chef de l’Action démocratique du Québec, qui a recruté Mme Roy sur la scène politique provinciale.

Devant plusieurs centaines de personnes réunies dans la Cathédrale de l’Assomption de Trois-Rivières — ville où a grandi la députée — M. Dumont a également pris un moment pour s’adresser aux deux enfants de la défunte, Michel et Estelle, ainsi qu’à sa mère, Monique.

Si la vie politique est parfois ingrate et demande beaucoup, M. Dumont a rappelé que les enfants de Mme Roy avaient toujours été sa «priorité».

«Jamais rien n’a plus compté pour elle que votre bien-être», a lancé le commentateur politique.

Tous les témoignages ont salué la ténacité, la rigueur ainsi que la volonté de la défunte, mais aussi son côté humain, créatif et épicurien.

En début de cérémonie, son ami et conseiller politique Éric Vachon y est allé de quelques anecdotes afin de souligner l’entêtement de Mme Roy d’aller au bout de ses dossiers.

«J’espère qu’au ciel ils ont fait le ménage de leurs dossiers, parce que Sylvie va en avoir des questions à poser», a-t-il affirmé.

Porté par six personnes, le cercueil contenant la dépouille de Mme Roy est entré dans la cathédrale devant les enfants et la mère de la défunte, qui avaient du mal à cacher leur peine.

Signe que Mme Roy était appréciée des électeurs, plusieurs dizaines de personnes sont demeurées dans le parc situé en face de la cathédrale.

«Quand elle prenait un dossier, elle allait jusqu’au bout, a dit Noëlla, une citoyenne qui s’était déplacée pour les funérailles. C’est dommage qu’il n’y ait pas plus de députés comme elle.»

En début d’après-midi, plusieurs de ses ex-collègues et rivaux à l’Assemblée nationale s’étaient déplacés au salon funéraire, notamment pour s’adresser directement à la famille.

Visiblement encore ébranlé, le député caquiste François Bonnardel, dont la collaboration avec Mme Roy remontait au temps de l’Action démocratique du Québec, s’est souvenu d’une femme authentique et vraie, près de ses électeurs.

Même si Mme Roy avait quitté la Coalition avenir Québec (CAQ) en claquant la porte pour siéger comme indépendante, le chef François Legault a tenu à se rappeler des «bons souvenirs».

Qualifiant de tragique le décès de Mme Roy, celui-ci s’est surtout dit peiné pour les deux enfants de la députée qui ont perdu une mère.

Élue à trois reprises dans Lotbinière, puis deux fois dans Arthabaska, en raison du redécoupage de la carte électorale, Sylvie Roy a été députée de 2003 jusqu’à son décès, d’abord sous la bannière adéquiste jusqu’à 2011, puis caquiste, jusqu’en août 2015 alors qu’elle choisissait de siéger comme députée indépendante.