Centre-du-Québec : des pistes de solution sur la parité au municipal

La Table de concertation du mouvement des femmes du Centre-du-Québec (TCMFCQ), en collaboration avec le Groupe Femmes, Politique et Démocratie (GFPD), a mis en branle un chantier de réflexion sur les pistes d’action menant à la parité au sein des conseils municipaux. L’événement s’est tenu, le 17 février, au Moulin Michel de Gentilly.

Parmi les principales participantes, on compte Francyne Ducharme, directrice TCMFCQ, Esther Lapointe, directrice GFPD, Nathalie Lavoie, analyste politique et affaires publiques GFPD, Pascale Navarro, chargée de projets et formatrice GFPD, et Julie Pressé, agente de soutien TCMFCQ. 

De 10 h à 16 h 30, les organisatrices ainsi que des élues, d’anciennes élues et des citoyennes impliquées et intéressées en politique municipale ont pris part à des ateliers de travail visant à réfléchir aux solutions possibles pour atteindre la parité au palier municipal. Les ateliers ont abordé deux grands thèmes, soit le climat social et la revalorisation du rôle des élu(e)s ainsi que les mesures à prendre pour la parité au municipal.

L’activité comptait également une plénière avec les solutions qui ont été avancées et celles que les participantes souhaitent retenir. 

Bien que Pascale Navarro assure que l’activité s’est révélée utile, cette dernière se désole de la mauvaise météo qui a engendré plusieurs désistements. Ce ne sont donc que quatre participantes qui se sont présentées plutôt qu’une quinzaine. L’activité sera donc tenue à nouveau en mai.

« Il y a toutefois eu beaucoup de discussions sur la structure municipale qui permet ou non certaines libertés. On a aussi parlé du fait que les postes de conseillers et de conseillères municipales sont souvent bloqués par les élus sortants, car comme ils sont connus, ils sont réélus par acclamation. Cette réalité fait qu’il y a moins de renouvellement démocratique sur le plan municipal », estime Mme Navarro.

Bien qu’il soit encore trop tôt pour que des gestes concrets soient posés, des pistes de solution ont été soulevées et des mesures seront éventuellement proposées afin d’augmenter le nombre de femmes aux sein des conseils municipaux. « Par exemple, on souhaite proposer des conseils municipaux paritaires, c’est-à-dire avec des sièges désignés pour les hommes et des sièges désignés pour les femmes. Ce serait modulable, et pas mur à mur dans toutes les municipalités du Québec. Ce serait une façon de montrer que l’institution permet aux femmes de se porter candidate, explique Pascale Navarro. On rêve, mais si cette loi passait pour les prochaines élections, ça ferait rentrer 600 conseillères municipales supplémentaires ».

État de la situation au Québec

Depuis deux ans déjà, le GFPD travaille sur la parité en politique municipale. « Il y a beaucoup de femmes à la tête des villes de 50 000 habitants et plus. Cependant, quand on arrive dans les petites villes, qui représentent la majorité des villes au Québec, ça ne fonctionne pas. Il y a très peu de mairesses », révèle Pascale Navarro, chargée de projets et formatrice GFPD.

Selon les données du GFPD, il n’y a eu que 23,6% de mairesses aux élections de 2021 pour l’ensemble du Québec. « Ça diminue dans les petites municipalités qui forment 75% de l’ensemble des municipalités de la province. On voit qu’on a un problème! », déplore Mme Navarro. Dans les municipalités de 0 à 2000 habitants, on compte 23,9% de mairesses, et dans les municipalités de 10 000 à 20 000, on en compte plutôt 16%.

« En étudiant ce grand déséquilibre entre les grandes villes et les petites villes, on s’est aperçu que dans les petites villes, il y a davantage d’élus sans opposition et qu’il est difficile de recruter de nouvelles candidatures. Également, dans les petites et moyennes municipalités, il n’y a pas de parti politique ou d’équipe qui sont en mesure de se donner les moyens et les ressources pour aller chercher des femmes », ajoute Mme Navarro.

« Le GFPD s’est donné comme mission de travailler avec des femmes de région qui sont souvent très au courant de tout ça afin de déterminer avec elles quelles seraient les meilleures mesures à prendre pour favoriser la parité, ou au moins faire augmenter le nombre de candidatures et de femmes élues », conclut la chargée de projet.