Cannabis : les psychiatres recommandent de fixer à 21 ans l’âge légal
À son tour, l’Association des psychiatres du Canada (APC) recommande au gouvernement Trudeau de fixer à 21 ans l’âge légal minimal pour la consommation de cannabis, plutôt que 18 ans, comme c’est le cas pour l’alcool.
Dans une déclaration de principes émise mercredi, l’Association recommande également que des restrictions soient établies sur les quantités et la teneur en THC permises jusqu’à l’âge de 25 ans.
Le THC, ou tétrahydrocannabinol, est l’ingrédient qui provoque les effets recherchés par les consommateurs de cannabis.
Cette position de l’Association des psychiatres rejoint en tous points celle défendue par l’Association médicale canadienne dans son mémoire présenté en août 2016.
L’Association des psychiatres estime que de telles limites sont essentielles pour protéger le bien-être mental des jeunes adultes dans la législation à venir.
S’appuyant sur la recherche scientifique, elle fait valoir que la consommation précoce et régulière de cannabis est susceptible d’avoir une incidence sur «la mémoire, l’attention, l’intelligence et la capacité de traiter des pensées et des expériences (…) et accroître le risque de développer un trouble psychotique primaire ainsi que d’autres problèmes de santé mentale, comme la dépression chez les personnes déjà vulnérables à ces maladies.»
Les limites d’âge — de 21 ans pour la consommation et de 25 ans pour les quantités et le dosage — sont basées sur le fait que le cerveau humain continue de se développer jusqu’à l’âge de 25 ans environ.
Selon le docteur Phil Tibbo, membre du comité de recherche de l’APC, chef du programme de détection précoce de la psychose de la Nouvelle-Écosse et auteur principal de la déclaration de principes, «le cannabis à forte teneur en tétrahydrocannabinol peut entraîner une détérioration cognitive importante ou des problèmes de santé mentale graves, y compris l’aggravation du trouble panique et d’autres troubles anxieux».
L’Association des psychiatres fait valoir que le cannabis sera légalisé au plus tard dans 15 mois et qu’il est essentiel d’être préparé à son impact potentiel sur la santé mentale des jeunes.
Sa déclaration est appuyée par l’Académie canadienne de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, l’Académie canadienne de psychiatrie gériatrique, l’Académie canadienne de psychiatrie et l’Académie canadienne de médecine psychosomatique.