Après la Route verte s’amène la Route bleue

À l’aube d’une prochaine saison estivale émerge une grande nouveauté pour le secteur Victoriaville et sa région : la Route bleue y fait son apparition, à Kingsey Falls, avec la rivière Nicolet Sud-Ouest.

Initiée par Canot Kayak Québec, la Route bleue se veut une voie navigable pour les petites embarcations, du genre canot, kayak, planche à pagaie, pour procurer aux adeptes une expérience écotouristique enrichissante à l’aide de parcours sécuritaires et facilement accessibles dans un cadre écoresponsable. « En théorie ce printemps, il devrait y avoir une quinzaine de tronçons identifiés Route bleue, dont celui de la Nicolet Sud-Ouest avec Kingsey Falls comme point de départ pour un tronçon de 11 km, mais avec un potentiel plus grand encore », précise Steeve Gagné, directeur secteur tourisme à la Corporation de développement économique de Victoriaville et sa région (CDEVR).

Déjà, l’infrastructure est en place au parc municipal de Kingsey Falls avec un quai, ce qui facilite la mise à l’eau. S’y trouve aussi depuis deux ans, SUP et cie, une école et un centre de location de planche à pagaie, qui propose même un parcours guidé sur la rivière avec de l’information sur l’écosystème. La rivière dans le secteur mérite d’être découverte, assure Steeve Gagné. « La rivière est très belle et offre un côté sauvage, note-t-il. Dès qu’on quitte Kingsey, on a l’impression d’être perdu au bout du monde. On ne retrouve que des berges pour les quatre premiers kilomètres. Et c’est un bout de rivière très calme avec une faune intéressante, des tortues, des marais, des martins-pêcheurs.

C’est vraiment une belle expérience à faire et la qualité de l’eau y est exceptionnelle. Il y a vraiment une volonté municipale et régionale de la protéger parce qu’il s’agit d’un joyau. » Cette Route bleue, estime Steeve Gagné, attirera dans la région une nouvelle clientèle inconnue jusqu’ici. D’autant que la planche à pagaie (paddleboard) a explosé comme produit de navigation depuis la pandémie. Le kayak connaît lui aussi un engouement toujours de plus en plus fort. « C’est donc une belle nouveauté qui vient créer un pôle d’attraction pour le plein air », observe-t-il. Et après une excursion sur la rivière, les visiteurs pourront continuer de s’en donner à cœur joie avec tout ce que Kingsey Falls propose, notamment le spectacle de théâtre musical Lily St-Cyr au Théâtre des Grands-Chênes, le Parc Marie-Victorin et la Miellerie King et Distillerie B.

Le vélo

La région, avec ses décors et paysages remarquables, attire depuis plusieurs années une clientèle cycliste surtout sportive en raison des côtes qu’on y retrouve. Mais l’électrification dans le domaine vient changer la donne. Les vélos à assistance électrique ont de plus en plus la cote. « L’assistance électrique ouvre la porte aux personnes moyennement en forme. On va délaisser un peu la clientèle sportive qui nous connaît pour aller vers une clientèle un peu plus large et désireuse de connaître autre chose que les pistes cyclables », indique Steeve Gagné.

Par ailleurs, s’inspirant de la Montérégie, les intervenants touristiques souhaitent rehausser l’expérience du Parc linéaire des Bois-Francs, long de 77 km entre Kingsey Falls et Lyster, et proposer une redécouverte du parc en mode gourmand. Question d’inciter les visiteurs à s’arrêter et à découvrir les nombreux producteurs et les nombreuses entreprises ayant pignon sur rue à Kingsey Falls, Warwick, Tingwick, Saint-Albert, Sainte-Élizabeth-de-Warwick, Victoriaville, Princeville et Plessisville.

Les touristes, de plus, peuvent emprunter ce sentier particulier créé l’an dernier pour la découverte de ces fabricants passionnés de produits alcoolisés, la route des divins breuvages qui permet des arrêts dans les microbrasseries de Ham-Nord, Tingwick, Warwick, Victoriaville et Plessisville, mais aussi dans les distilleries de Kingsey Falls et de Victoriaville. « Un parcours intéressant qui traverse toute notre destination tout en proposant de jolis coups d’œil sur nos magnifiques paysages », assure le directeur du tourisme.

L’industrie touristique sylvifranche mise aussi sur les microaventures lancées il y a deux ans. « Les microaventures vont reprendre de l’espace, on en a une quinzaine, même un peu plus. Elles reposent vraiment sur une ressource naturelle de chez nous, la qualité des personnes, des gens qui parlent de leur art avec passion, comme un René Bougie qui t’explique la passion du miel, des abeilles, de la volonté de transformer ce produit en sauce, en hydromel, en alcool. Les microaventures permettent de belles rencontres, comme au vignoble Les Côtes du Gavet avec ses vendredis soir pizza four à bois et dégustation des vins sur la terrasse avec vue sur la vallée. Une belle expérience à faire », plaide Steeve Gagné 

Victoriaville et sa région, c’est aussi une porte ouverte sur la culture. Outre le Théâtre des Grands Chênes, le Carré 150 de Victoriaville proposera encore cet été deux productions intéressantes. Une visite s’impose aussi au Centre d’art Jacques-et-Michel Auger. Le Musée Laurier, l’Hôtel des postes et le Maison d’école du rang Cinq-Chicots ont également beaucoup à offrir.

La saison touristique regorge, par ailleurs, d’événements importants. Après le FIMAV en mai, on ne peut passer sous silence la tenue de Fromages, Bouffe et Traditions, du Festival des amateurs de théâtre de Victoriaville, sans oublier le retour des Hommes forts précédant l’Expo-Victo, Rock la Cauze et les grands spectacles présentés par la Ville. 

« Plein air, culture, plaisirs gourmands, voilà trois grands piliers sur lesquels notre région travaille et pour lesquels on obtient de plus en plus une reconnaissance réelle », constate Steeve Gagné. Tout est en place, croit-il, pour une excellente saison. « Nous sommes confiants et enthousiastes pour la saison estivale. Je suis profondément convaincu de la qualité de nos entreprises, de notre terroir et de notre territoire. Ce qu’on a vécu ces dernières années a généré des ambassadeurs. Et il n’y rien de plus performant qu’une personne de confiance, un ambassadeur pour convaincre une autre personne de visiter la région », conclut-il. (C.T.)