Accident mortel chez Sural : le coroner dépose son rapport
Le rapport du coroner Pierre Bélisle vient d’être rendu public relativement au décès de Stéphane Châteauneuf, 41 ans, de Princeville, qui a perdu la vie lors d’un accident de travail survenu le 3 septembre 2015 à l’entreprise Sural du boulevard Pierre-Roux Est à Victoriaville.
«M. Stéphane Châteauneuf est décédé d’un polytraumatisme contondant avec compression du tronc. Il s’agit d’un décès d’origine accidentelle», conclut le coroner.
L’autopsie et divers prélèvements, effectués le 8 septembre au Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale à Montréal, ont notamment révélé des infiltrations sanguines sous le cuir chevelu, une hémorragie sous-durale, de multiples érosions et contusions au niveau du tronc.
«Les fractures sont nombreuses au sternum, aux côtes, à l’omoplate, aux vertèbres et aux disques», lit-on aussi dans le rapport.
De plus, les analyses n’ont révélé aucune présence d’alcool, de drogues ou de médicament.
Les faits
Au moment du tragique accident, Stéphane Châteauneuf était coordonnateur de l’entretien de l’usine Sural, une usine de fabrication de tige d’alliage d’aluminium, qui se trouvait alors en phase démarrage.
Le Princevillois était à remplacer une pièce sur une machine embobineuse quand un dispositif mobile s’est mis en action et s’est rabattu sur le dos de l’employé en le compressant contre une paroi d’un mandrin.
Un témoignage d’un collègue révèle que la victime aurait refusé sa proposition de sécuriser l’hydraulique, prétextant que l’ajustement qu’il allait effectuer était de courte durée.
Ainsi, aucune composante de l’équipement n’était sécurisée, donc en mode automatique de fonctionnement. «Ce qui aurait mis en marche l’équipement serait un mouvement de recul du collègue de travail qui se tenait sur la passerelle. Une de ses jambes aurait passé devant un faisceau optique; ce faisant, l’automate programmable a commandé la fermeture du volet supérieur qui se rabat», souligne le coroner Bélisle.
«Pourtant, signale-t-il, la sécurisation du volet est simple : un emplacement permet l’insertion d’une goupille qui empêche le volet de se rabattre accidentellement. Aucune des personnes rencontrées par les enquêteurs ne connaissait l’existence de ces goupilles.»
L’enquête de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) a révélé que tous les mécanismes pour permettre aux employés de travailler en sécurité n’étaient pas en place et que les travailleurs n’avaient pas été formés à la procédure de cadenassage.
Mais toutes les demandes adressées par la CNESST à l’entreprise ont été satisfaites dans les mois suivant le dépôt de son rapport.