Abolition des CLD? Pas de panique à Victoriaville
VICTORIAVILLE. Ne régnait pas une atmosphère d’épouvante ou de panique lundi matin au 747, boulevard Pierre-Roux à Victoriaville, édifice logeant, entre autres, le Centre local de développement (CLD). Et cela malgré l’article paru samedi dans La Presse traitant de la possible disparition des 120 CLD du Québec.
Le journaliste et chroniqueur Denis Lessard traite du plan d’action du ministre des Affaires municipales Pierre Moreau qui souhaite faire disparaître cette structure afin de remettre les responsabilités – mais la moitié des budgets – aux municipalités.
Cette éventualité ne crée pas de remous à Victoriaville.
«Si les CLD devaient être supprimés, cela n’aurait pas d’incidence dramatique à Victoriaville», soutient René Thivierge, directeur général de la Corporation de développement économique de Victoriaville et sa région (CDEVR). Cela parce que la MRC d’Arthabaska est déjà partie prenante, et de ses deniers, au développement économique.
M. Thivierge ne croit d’ailleurs pas cette possibilité que les CLD soient supprimés. Et puis, signale-t-il, la nouvelle arrive de la bouche du ministre Moreau alors que le financement des CLD provient du ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Exportation.
Le directeur général de la Corpo sait que la perspective de la suppression des CLD peut être affolante pour d’autres milieux au Québec.
Il rappelle que dans la MRC d’Arthabaska, on avait opté pour une formule différente d’ailleurs lorsque les CLD ont été créés par le ministre péquiste Guy Chevrette en 1998.
Sur le territoire de la MRC d’Arthabaska, où existait déjà la Corporation de développement économique des Bois-Francs, le CLD a fini par y être intégré. «L’intégration s’est officiellement faite en 2004», rappelle René Thivierge.
Ici, dit-il, il y a longtemps que, par entente avec la MRC d’Arthabaska – qui contribue aux budgets -, la CDEVR (CLD) gère différents fonds, le Fonds jeunes promoteurs, le Fonds d’économie sociale et le Fonds local d’investissement (FLI) tous ayant été créés dans la foulée de la naissance des CLD. La MRC reçoit l’argent de Québec, le confie ensuite à la CDEVR (CLD). «L’argent est réintroduit dans le milieu», souligne M. Thivierge.
Il donne l’exemple du FLI pour lequel le CLD de la MRC d’Arthabaska ne reçoit plus de contribution de Québec depuis belle lurette. Pour ses performances, il figure au 3e rang des FLI des 120 CLD du Québec. «Ce fonds de capital de risque qu’on a démarré avec 1 580 000 $ en est maintenant à 2 180 000 $», note René Thivierge.
Il dit encore qu’en 2014, les CLD ont dû composer avec une coupe budgétaire de 10%. Et, parce qu’on leur avait laissé entendre qu’il faudrait procéder à une nouvelle coupe en 2015, la CDEVR a présenté à la MRC un budget de nouveau amputé de 12%. «Comme on avait eu une bonification de 21% de notre budget en 2011, on a considéré que c’est cette bonification qu’on veut nous retirer», conclut M. le directeur général de la CDEVR.