ABI : un arbitre ordonne la réintégration d’un travailleur congédié

Dans une décision rendue le 13 octobre, un arbitre de grief a annulé le congédiement d’un travailleur imposé en août 2021 par la direction de l’aluminerie de Bécancour et ordonné la réintégration de ce dernier avec pleine compensation pour le salaire perdu depuis son congédiement (moins ce qu’il a pu gagner ailleurs entre-temps)

Les faits reprochés au travailleur remontaient à août 2021. Ce dernier avait alors demandé des explications quant au non-respect des rotations des tâches, lors d’une rencontre d’équipe au début d’un quart de travail. N’obtenant pas les explications souhaitées lors de la rencontre, le travailleur, qui est aussi un délégué syndical, serait resté en attente avec le reste de l’équipe, situation qui constituait, selon l’arbitre, un arrêt de travail illégal. 

Le problème a remonté à la fois du côté syndical et patronal. C’est ainsi que quelques minutes plus tard, lors d’une conversation entre le vice-président du syndicat et le directeur des ressources humaines, ce dernier s’est engagé à ne pas imposer de mesures disciplinaires si le travail reprenait dans les prochaines minutes. Ce qui a été fait.

Mais voilà, la compagnie a décidé malgré tout de congédier un travailleur. De plus, le directeur des ressources humaines a nié avoir pris un tel engagement lors d’une conversation avec le vice-président du syndicat.

L’arbitre a donné foi à la version syndicale, reconnaissant qu’une entente verbale avait été prise sur le fait qu’il n’y aurait pas de mesures disciplinaires.

« [J]’arrive à la conclusion qu’il y a bien eu transaction entre le représentant de l’Employeur et le représentant du Syndicat lors de l’événement du 4 août 2021 afin de faire cesser un arrêt de travail illégal et que dans ce but, l’Employeur a renoncé à son droit de sanctionner les opérateurs du groupe B, incluant M. [X], malgré les fautes commises par ces derniers », peut-on lire dans la décision.

« Nous sommes très heureux de la décision. Par ce congédiement, l’employeur n’avait pas honoré sa parole. Cela vient rétablir l’équité », fait valoir le président de la section locale 9700, Éric Drolet.