230 $ pour récupérer son chien à la SPAA

Il en a coûté 230 $ à une dame, que l’on appellera Amélie, pour récupérer son chien à la Société protectrice des animaux d’Arthabaska (SPAA). La taille de la facture l’a d’abord surprise et choquée. Elle l’a acquittée, non sans avoir demandé des explications à la directrice générale de la SPAA, Marie-Josée Roy.

«C’est fâchant, je le sais, d’avoir à payer des frais pour un animal. Tous pensent que les services que notre organisme rend devraient être gratuits. Mais ce n’est pas possible», affirme Mme Roy.

La facture qu’a dû payer Amélie comprend la pension quotidienne à 15 $ pour les 12 jours passés au refuge, 30 $ pour des vaccins qu’il a reçus et 20 $ pour la médaille d’identification que le Golden n’avait pas.

La facture aurait pu être plus salée, signale Mme Roy, puisque la SPAA aurait eu la possibilité d’infliger un constat d’infraction de 149 $ parce que le chien était sorti librement de sa cour, ce qu’interdit le règlement municipal.

«Et on aurait pu ajouter les 50 $ qu’a coûtés l’examen du chien par le vétérinaire», souligne la directrice générale. Plus encore, comme la SPAA a été appelée de nuit pour ramasser un «chien errant», des frais supplémentaires de 50 $ auraient pu s’additionner.

Un cas inhabituel

Elle reconnaît que l’aventure de Buddy – c’est le nom du chien – représente un cas particulier et qu’il est possible qu’une erreur humaine se soit produite, parce qu’il s’est écoulé quelques semaines entre le moment où le chien a fugué et le moment où il a été recueilli à la SPAA (dans la nuit du 7 novembre).

Le chien d’Amélie s’est enfui le 18 octobre. Trois jours plus tard, Amélie téléphone à la SPAA pour savoir si, par hasard, elle n’aurait pas recueilli son chien. Elle le décrit et on lui dit qu’on la rappellera s’il s’y retrouve.

Une semaine plus tard, Amélie téléphone de nouveau à la SPAA et on lui répète que s’il est recueilli, on le lui signalera.

Ayant à peu près perdu tout espoir de retrouver son Golden, Amélie téléphone une troisième fois à la SPAA. Cette fois, le 19 novembre, on lui dit qu’effectivement s’y trouve un chien qui s’apparente à la description qu’on lui en a faite et on lui demande s’il a un tatouage dans l’oreille. Après vérifications auprès de l’ancienne propriétaire du chien, elle peut le confirmer. Le hic, c’est que le tatouage est si estompé qu’il en est illisible.

Amélie a du mal à comprendre qu’on n’ait pas communiqué avec elle avant qu’elle appelle elle-même le 19 novembre, alors que son chien y séjournait depuis 12 jours. Ce n’est qu’en allant récupérer Buddy qu’on lui a dit qu’elle aurait dû consulter l’onglet des animaux perdus du site Internet de la SPAA. Amélie a l’impression que son chien n’y a jamais figuré, sa fille ayant visité le site, elle-même en quête d’un chien.

Marie-Josée Roy se refuse à «taper sur la tête» des membres de son équipe pour tenter de trouver qui aurait pu rater de faire un lien entre le chien signalé perdu et celui que, trois semaines plus tard, sans identification, on récupérait pas très loin de chez Amélie. «J’ai fait un rappel auprès des employés à la suite de cette histoire.»

Elle dit qu’avec la SPA de la Rive-Sud, la SPAA de Victoriaville est la seule au Québec à mettre sur son site Internet non seulement les animaux prêts à l’adoption, mais aussi ceux que l’on vient de recueillir. «On ne peut cependant mettre beaucoup d’informations question de sécurité et il se trouve toujours des gens pour nous dire que les photos ne sont pas belles!»

Mme Roy poursuit en disant que la SPAA attend au moins cinq jours avant de confier un animal abandonné aux soins du vétérinaire.

«Les gens ont l’impression qu’on veut les voler en leur imposant des frais. Il y en a même qui pensent qu’on ramasse les chiens dans les rues pour faire de l’argent! Il n’en coûte rien d’abandonner son chien à la SPAA. Il y a des frais lorsque l’animal est malade, qu’il a un comportement inadéquat, qu’il est vieux. Pour s’éviter des frais, des propriétaires nous présentent leur animal comme s’il était errant et ne nous donnent aucune information qui pourrait nous aider et favoriser son adoption. C’est nous, plus tard, qui devons assumer les frais pour les animaux malades. Et l’adoption ne coûte pas plus cher qu’on a nourri ou logé pendant plusieurs mois!»

La directrice générale de la SPAA sait à l’avance que l’histoire d’Amélie va attirer tous les blâmes à l’encontre de l’organisme à but non lucratif. «On travaille pourtant fort à la cause légitime de la protection des animaux», dit-elle. «Vous en trouverez des pensions pour chien à 15 $ par jour!»

Elle rappelle que les gens sont responsables de leur animal, de sa sécurité, de son éducation. «Au Québec, sauf dans le Grand Nord, tous les chiens errants ont un propriétaire!»

L’achat d’une médaille d’identification, voire l’installation d’une micropuce permet d’identifier et de repérer plus rapidement un chien perdu. La simple médaille au collier d’un chien peut décourager un voleur de s’en emparer, soutient Marie-Josée Roy.

Elle se réjouit que Buddy ait retrouvé sa propriétaire. «Parce qu’on est toujours content à la SPAA que les gens retrouvent leur animal.»

Amélie ajoutera 42 $ à sa facture pour lui faire installer une micropuce.