VIH et ITSS : encore beaucoup de chemin à faire

VICTORIAVILLE. Le Blits, le Bureau local traitant du Sida, célèbre ses 25 ans cette année. Beaucoup de chemin parcouru au cours de ces années, mais beaucoup reste à faire en matière de prévention du VIH et autres infections transmissibles sexuellement et par le sang.

Le www.lanouvelle.net a rencontré, mardi, les intervenantes du Blits à Victoriaville qui s’apprêtaient à recevoir le cycliste Sylvain Bérubé, un homme atteint du VIH, à l’occasion de son périple de 3000 km à vélo.

Le Blits salue son initiative, son courage et lui donne son appui moral. «Il n’est pas facile de s’afficher publiquement quand on a le VIH. Aux personnes qui souhaitent le faire, on recommande un bon encadrement, car, encore en 2014, elles font face à un incroyable rejet», a déploré Véronique Vanier.

«Cette maladie continue à faire peur, a-t-elle ajouté. Beaucoup de gens ignorent toujours comme elle se transmet.»

En matière de VIH et d’ITSS, il y a donc fort à faire. «Les jeunes et moins jeunes ont pourtant la connaissance de l’importance du port du condom lors des rapports sexuels. Pourtant, il y a un écart entre «je sais», et «je le fais». On souhaite travailler là-dessus et briser ce cercle», a indiqué Véronique Vanier, responsable des activités de prévention au Blits avec Sarah Sévigny.

Dirigé par Maryse Laroche, l’organisme compte deux autres permanentes, Louise Vigneault, intervenante auprès des personnes vivant avec le VIH, et Sylvie Jullian, qui travaille à l’accueil en plus de procéder à la distribution de seringues en Mauricie et au Centre-du-Québec et de condoms en sol centricois.

Les ITSS, rappellent les intervenantes, constituent une épidémie silencieuse, se transmettant malgré l’absence de symptômes, du moins pour certaines d’entre elles.

«Il faudrait avoir accès à des moyens de dépistage plus rapides», a fait valoir Sylvie Jullian.

Une maladie qui était presque disparue comme la syphilis fait un retour. «En 1997, on a enregistré trois cas au Québec. Aujourd’hui, de 550 à 600 nouveaux cas apparaissent chaque année. On constate aussi une hausse phénoménale de la chlamydia et de la gonorrhée. De plus, la Santé publique se dit préoccupée par la résistance aux antibiotiques de certaines ITSS» a confié Mme Vanier.

Le Blits se rend dans les établissements scolaires, dans les centres de formation professionnelle dans les milieux de travail auprès des hygiénistes dentaires ou des préposés aux bénéficiaires, par exemple, pour effectuer sa sensibilisation.

«La population vieillit, note Véronique Vanier, et le personnel dans les centres pour aînés sera appelé à être en contact avec des personnes vivant avec le VIH. Cela peut créer des inquiétudes. On a beaucoup d’éducation à faire.»

Un quart de siècle

Le Blits a 25 ans, disait-on, et les responsables de l’organisme comptent bien célébrer ce quart de siècle d’existence à un moment encore indéterminé.

Un nouveau site Internet est en élaboration. Son lancement pourrait concorder avec la célébration du 25e anniversaire.

Entretemps, le Blits prépare sa participation à la traditionnelle marche de la Fondation Farha le samedi 27 septembre à Montréal.

La marche, une 22e édition cette année, représente la plus grande campagne de financement pour le Sida au Québec.

Une quarantaine de personnes provenant de Victoriaville et sa région marcheront aux côtés de milliers d’autres pour sensibiliser la population et amasser des dons pour les organismes de lutte contre le VIH-Sida à travers le Québec, dont le Blits.

Depuis 1992, la Fondation Farah a remis près de 9,3 millions de dollars à 76 organismes.