Vapoter… comme fumer

VICTORIAVILLE. À l’École secondaire Le boisé de Victoriaville on a décrété que vapoter, c’était comme fumer et qu’il fallait donc interdire l’usage de la cigarette électronique. La directrice, Sandra Houle, annonce que lors de la prochaine rentrée scolaire, l’interdiction de la cigarette électronique tant à l’intérieur des murs de l’école que dans sa cour sera nommément inscrite au «code de vie».

La directrice reconnaît qu’il y a grande controverse autour de l’e-cigarette. Propulsée par un vent de nouveauté et de popularité, elle s’était invitée dans l’école en début d’année.

Mme Houle dit que rapidement, avec les membres de la direction et du personnel, on a convenu de la bannir, comme on le fait avec le tabac.

Contrairement au tabac cependant, on n’infligera pas de contravention à quelqu’un qui vapote. On lui demandera toutefois de cesser d’utiliser sa cigarette électronique.

«On ne valorise pas le geste de fumer», poursuit Mme Houle, comme on ne veut pas favoriser le port de vêtements arborant des signes de violence. Et c’est pourquoi on interdit aussi la cigarette électronique à l’extérieur dans la cour de l’école. «On ne voudrait pas avoir à intervenir chaque fois que l’on voit quelqu’un porter une cigarette à sa bouche. Si on l’autorisait à l’extérieur, il nous faudrait chaque fois vérifier s’il s’agit ou non d’une cigarette électronique, tellement le geste est le même que pour le tabac.»

Sandra Houle dit que des interventions «discrètes» ont fait cesser le vapotage et que son bannissement n’aurait pas soulevé de protestations.

Plus d’un élève sur trois aurait déjà utilisé la cigarette électronique selon une étude menée par la Société canadienne du cancer, statistique relayée par l’Agence de la santé et des services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec. Selon la même étude, 18% des élèves du secondaire qui n’ont jamais fumé la cigarette ont fait usage de l’e-cigarette. La Direction de la santé publique craint que la cigarette électronique mine les efforts déployés au cours des 20 dernières années pour «dénormaliser» l’acte de fumer. Elle n’en recommande pas l’usage en raison de l’absence de données scientifiques des effets à long terme sur la santé et d’un contrôle sur la qualité des produits dont elle se compose.