Urgence de Fortierville : grande mobilisation en vue

La MRC de Bécancour allonge 25 000 $ pour défendre le dossier de l’urgence de Fortierville et tenter de se faire entendre une bonne fois pour toutes par le gouvernement du Québec. Les maires ont adopté à l’unanimité mercredi un budget de communication pour sensibiliser les instances décisionnelles aux enjeux vécus et, tel que mentionné par le préfet Mario Lyonnais, « pour lancer au gouvernement le message qu’à la MRC de Bécancour, on se tient ».

Rappelons que dans la dernière année, cinq médecins sur dix ont quitté le CLSC. Impossible pour l’urgence de faire venir en renfort des médecins dépanneurs puisqu’elle ne cadre plus dans les critères depuis février 2020, moment où la municipalité a accepté d’ouvrir l’urgence 16 heures par jour plutôt que 24 heures, à la demande du CIUSSS MCQ. Fortierville ignorait alors qu’en prenant cette décision, l’urgence n’aurait plus accès à cette banque de médecins dépanneurs.

« On veut que les médecins dépanneurs reviennent. Les gens s’épuisent. Ils ont besoin d’aide », clame la mairesse de Fortierville Julie Pressé. « On a perdu cet accès-là parce qu’on a accepté, par dépit, de diminuer les heures pour rendre service au ministère, au CIUSSS et compagnie… On est puni à cause de ça. C’est injuste. »

« Ce n’est pas un enjeu de disponibilité [de médecins dépanneurs] puisque ç’a fonctionné pendant deux ans », souligne le directeur général de la MRC, Daniel Béliveau. « C’est juste qu’un fonctionnaire s’est rendu compte qu’on ne pouvait plus utiliser la banque de médecins dépanneurs il y a quelques mois. »

Depuis, la mairesse de Fortierville et la MRC de Bécancour ont demandé au gouvernement du Québec d’adopter un décret ministériel en urgence pour permettre le maintien du service de médecins dépanneurs à l’urgence de Fortierville. Rien n’a bougé.

Pendant ce temps, en raison des vacances estivales et d’un manque de main-d’œuvre, le CIUSSS MCQ a retranché quatre heures de service chaque jour à l’urgence du CLSC de Fortierville. Depuis le 1er juin, les heures d’ouverture sont passées de 8 h à 20 h plutôt que de 8 h à minuit; une mesure en vigueur jusqu’au 10 septembre.

La MRC de Bécancour craint pour l’avenir de l’urgence, qui dessert un vaste territoire rural. Elle considère que l’accès à la banque de médecins dépanneurs est essentiel à la survie du service.

Le plan

La campagne de communication qui sera déployée dès le début d’août a pour objectif de sensibiliser le gouvernement du Québec à la chose. « On espère avoir un impact sur les instances décisionnelles qui pourront nous aider à ravoir accès aux médecins dépanneurs », indique Mme Pressé.

La MRC prévoit s’afficher dans tous les médias traditionnels et sur les réseaux sociaux. Elle placera aussi des panneaux sur l’ensemble du territoire et même à l’extérieur de celui-ci pour faire valoir son point. La campagne durera jusqu’à la fin septembre.

L’idée d’un grand rassemblement a été évoquée, tout comme celle d’une rencontre d’information avec le CIUSSS MCQ afin de savoir « ce qui va se passer après le 10 septembre », concrètement. Il y aura concertation entre les municipalités concernées pour la suite des choses.

Le directeur général de la MRC se dit confiant de la portée qu’aura la campagne. « Ça a un impact quand les gens se mobilisent », affirme M. Béliveau, ajoutant que « le momentum de la campagne électorale est intéressant » compte tenu que les politiciens s’avèrent généralement plus sensibles durant cette période. Néanmoins, la MRC ne veut pas des promesses ou des marques de sympathie. « On veut des engagements fermes. »