Urgence Bois-Francs s’illustre en Mauricie-Centre-du-Québec

La coopérative Urgence Bois-Francs (UBF) se démarque et arrive au premier rang parmi les sept entreprises ambulancières de la Mauricie et du Centre-du-Québec avec un taux de performance clinique de 94% relativement à la conformité et à l’application rigoureuse des protocoles en fonction du plan de qualité clinique du ministère de la Santé et des Services sociaux. 

« C’est franchement impressionnant et inégalé au Québec », a commenté le Dr François Parent, directeur médical régional pour les services préhospitaliers d’urgence au Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ).

Le Dr Parent s’adressait, mardi soir, aux membres du conseil d’administration de l’établissement pour leur présenter le rapport annuel 2020-2021 du Programme intégré de la qualité totale des services préhospitaliers d’urgence.

Suit au deuxième rang pour la performance clinique, avec un taux de 89%, l’entreprise Dessercom, l’une des plus importantes entreprises ambulancières au Québec et comptant dans ses rangs Ambulances Plessisville. « Elle vient de développer une direction de qualité clinique à l’intérieur de l’entreprise, non seulement en Mauricie-Centre-du-Québec, mais dans tous ses points de services partout au Québec. Influencer une donnée statistique, dans une entreprise d’une telle envergure jusqu’à ce qu’elle se bonifie, ça représente beaucoup de travail. On les voit maintenant au deuxième rang régional, c’est un grand accomplissement pour nous  et une grande démonstration de partenariat avec les employeurs », a fait valoir Dr Parent.

L’analyse de la performance clinique est rendue possible grâce à ce produit développé ici même en Mauricie-Centre-du-Québec, le Progiciel d’amélioration continue de la qualité des services préhospitaliers d’urgence (PACQSPU) qui permet de recueillir toute l’information des techniciens ambulanciers. « C’est une courroie de transmission, un fil de recherche, qu’on peut utiliser pour analyser toutes les données recueillies pour des objectifs spécifiques, dont celui de répondre au programme d’assurance qualité pour effectuer l’appréciation clinique et la révision des actes ambulanciers selon les protocoles utilisés. Ce qui nous permet d’assurer une qualité de soins et un suivi extrêmement rigoureux », a exposé le directeur médical régional tout en rappelant la philosophie derrière. 

« La philosophie du Programme intégré de la qualité totale, des services préhospitaliers d’urgence (PIQTSPU) c’est une vision systémique avec des responsabilités partagées. Au fil des ans, on a beaucoup changé l’approche dynamique et le partenariat avec nos entreprises ambulancières en partageant cette responsabilité de donner un service de qualité à la population. L’information est décloisonnée et partagée avec les paramédics de façon individuelle ou avec les responsables de leur entreprise. Dans chacune d’elles, on a développé un réseau de formateurs en entreprise qui font du coaching de proximité et le suivi des données qu’on leur fournit en appréciation clinique pour apporter les correctifs selon l’ampleur et la sévérité appropriée à l’amélioration de la qualité de l’acte pour chacun des individus », a souligné le Dr Parent.

« C’est un système basé avant tout sur le support aux paramédics, le support formatif et la rétroaction dans le but de bonifier la qualité globale de ce qu’on fait », a-t-il ajouté.

Ce modèle d’ailleurs s’implante ailleurs au Québec. La direction régionale des services préhospitaliers d’urgence a justement reçu le mandat de Québec d’implanter provincialement ce progiciel d’assurance qualité et ce qui en découle, la philosophie du PIQTSPU..

À ce jour, le système est déjà implanté en Estrie,  dans les Laurentides, en Outaouais et en Montérégie. Dans Lanaudière, l’implantation se terminera au début mai.

Ce programme s’attire de bons commentaires, comme l’a signalé le Dr Parent en citant le président du conseil d’administration d’Urgence Bois-Francs, Philip Girouard qui souligne que « depuis les débuts, le PIQTSPU aide à mieux cerner et à identifier nos forces et nos faiblesses sur le plan clinique ».

Le président d’Urgence Bois-Francs qualifie aussi « d’indispensable le programme du PIQTSPU comme outil pour toute l’infrastructure de formation chez UBF. Sans cet outil, il serait fastidieux de cerner les bons fondements à appliquer pour se perfectionner. »

La philosophie du programme va bien au-delà des données. « Ce qu’on veut,  c’est faire vivre la qualité, d’utiliser toute l’analyse et la collecte de données au service de la bonification de notre service avec la meilleure qualité possible. En même temps, ça fait du bien d’être bon, c’est aussi une façon de renforcer le sentiment d’appartenance avec la compagnie pour laquelle on travaille. Une façon d’être plus satisfait de ses conditions de travail, d’être plus confiant et moins stressé, et d’être capable d’aborder les situations qui sont souvent assez difficiles avec des drames humains. Quand on est en possession de nos moyens et qu’on sait quoi faire, c’est toujours plus facile de passer au travers ces situations », a soutenu le Dr Parent.

Une année chargée

Au cours de la dernière année, le centre de communication santé Mauricie-Centre-du-Québec a traité 56 099 demandes de services préhospitaliers d’urgence qui ont mené à 46 775 transports.  Une tâche que remplissent sur tout le territoire les sept entreprises ambulancières et leurs 17 points de services.

Ces entreprises emploient 565 techniciens ambulanciers paramédics.

Chaque jour, une cinquantaine d’ambulances sont utilisées. Cela signifie que chaque véhicule effectue, en moyenne, plus de deux transports quotidiennement. Ces statistiques démontrent, selon le Dr Parent, l’ampleur de la tâche et l’efficience de gestion que cela exige.

Les paramédics peuvent compter aussi sur 200 premiers répondants répartis dans 30 services, notamment à Victoriaville, Princeville, Kingsey Falls et Daveluyville. « Ils prêtent main-forte et sont particulièrement utiles dans les zones un point moins urbaines où l’étalement des ambulances fait en sorte qu’on peut avoir des temps de réponse plus longs. Les premiers répondants peuvent souvent arriver avant l’ambulance et commencer à prodiguer les premiers soins », a souligné le directeur médical régional.

Un mot sur la pandémie

Aux membres du CA, François Parent a fait remarquer que le partenariat développé au fil des ans a été fort précieux pour la gestion de la pandémie. « Il a fallu se réinventer, arriver avec de nouvelles façons d’intervenir, de nouveaux protocoles basés sur les mesures de protection et de contamination et sur l’approche aux patients. Notre partenariat avec le réseau des formateurs  en entreprise a été franchement sollicité, ce qui a amené des éléments qui permettaient de bonifier le service et de savoir comment se comporter, comment intervenir. Cette agilité qu’on avait développée a été extrêmement payante. On en est très fiers ».

Dans ce contexte pandémique, les paramédics ont été sollicités pour pallier le manque de main-d’œuvre. Des ambulanciers, a-t-il noté, ont été des piliers qui ont permis de garder ouverts des centres de dépistage. Parfois, les paramédics représentaient les deux tiers du personnel dans les centres. Certains ont aussi prêté main-forte dans des CHSLD.

Puis, il y aussi ce projet pilote où des techniciens ambulanciers ont été déployés dans les urgences en pénurie de personnel pour effectuer certaines tâches cliniques en partenariat avec les infirmières.