Une intervention témoigne de l’importance des techniques de RCR

PRINCEVILLE. Un homme âgé d’environ 80 ans a pu être réanimé pendant un moment grâce à l’intervention d’un jeune homme bien au fait des techniques de réanimation cardiorespiratoire (RCR). Malgré le geste posé, toutefois, l’homme a rendu l’âme à l’hôpital.

Cette histoire a été mise au jour par un jeune résident de Princeville, Thierry Hinse-Fillion, également pompier à Plessisville depuis 2007, qui ne s’attendait pas à vivre pareille situation, le vendredi 12 décembre, alors qu’il se trouvait attablé avec sa conjointe au restaurant Tim Hortons.

Reste que le Princevillois, cinq jours avant l’incident, venait de compléter la mise à jour de sa formation en RCR.

Il était environ 13 h 15, ce jour-là, quand une femme d’une quarantaine d’années a fait irruption dans le restaurant. «À l’endroit où j’étais assis, je faisais dos à la scène. Les personnes sur place centraient leur attention sur cette femme qui semblait paniquée. En me retournant, je l’ai vue sortir en compagnie d’un homme», raconte le jeune homme qui travaille aussi pour la Ville de Longueuil.

Sa conjointe l’a invité à aller s’enquérir de la situation. «J’ai constaté que la femme et l’homme se dirigeaient vers un véhicule garé près de la route 116. J’ai pu voir un homme assis à l’avant du côté passager. Mais, de loin, je ne savais pas ce qui se passait», relate-t-il.

En s’approchant toutefois, Thierry Hinse-Fillion aperçoit un homme âgé d’environ 80 ans, inconscient. «Il ne respirait plus, note-t-il. En fait, c’était une respiration d’une personne agonisante. Il se trouvait en insuffisance respiratoire.»

L’autre homme, sorti du restaurant avec la dame, a aidé le Princevillois à étendre l’homme âgé au sol pour que les techniques de réanimation puissent être effectuées.

«Pendant que la fille de l’homme en question téléphonait au 9-1-1, j’ai entrepris les massages au niveau de la cage thoracique. J’ai effectué trois cycles de 30 massages. J’ai volontairement omis l’insufflation entre les cycles puisque je ne disposais pas, comme le prévoit le protocole, d’un masque pour le faire, explique le jeune homme. Mais après la troisième série, la respiration de l’homme a repris. Et pour la première fois, j’ai vu ses yeux bouger.»

Thierry Hinse-Fillion ne sait trop combien de temps l’intervention a duré. Cependant, tout s’est fait rapidement, et les premiers répondants de Princeville n’ont pas mis de temps à arriver.

Adhérant au principe «donner au suivant», le Princevillois a obtenu sa récompense dès que l’homme a recommencé à respirer. «J’ai vu dans le regard de la fille de l’homme toute la gratitude pour mon geste», dit-il.

Mais c’est lorsqu’il a retrouvé son amie de cœur, à la table du restaurant, qu’il a réalisé pleinement tout ce qui venait de se passer. «J’ai commencé alors à ressentir certaines émotions», affirme-t-il.

Il s’agissait du troisième cas de réanimation auquel il a été confronté. Un incident qui a de quoi sensibiliser à l’importance d’une formation en RCR. «Dans les cas d’insuffisance respiratoire et d’arrêt cardiaque, chaque minute compte. Chaque minute qui passe réduit de 10% l’espérance de survie. Les ambulanciers, j’en connais plusieurs, le disent : si tout le monde avait un minimum de connaissances, on sauverait plusieurs vies», conclut-il.

On ne constate, cependant, toutes les interventions ne se terminent pas comme on le souhaiterait.