Une infirmière française bien intégrée à l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska

Alexia Vizcaino a fait le choix, il y a quelques mois, de déménager ses pénates de Grenoble en France pour venir s’installer dans la région. Elle et son conjoint se sont bien adaptés à leur nouvelle vie et Alexia apprécie le fait de pouvoir exercer son métier d’infirmière à l’unité de courte durée gériatrique (UCDG) de l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska (HDA).

Rencontrée à l’hôpital, avant qu’elle n’entame son quart de travail quotidien, l’infirmière, qui a obtenu son permis de l’Ordre des infirmières il y a quelques semaines, était accompagnée d’Isabelle Dargy, assistante-infirmière-chef et de Caroline Tessier, chef des services gériatriques UCDG.

La Victoriavilloise d’adoption de 28 ans a expliqué que l’exercice de son métier était très différent en France et que pour différentes raisons personnelles et de société, le couple a choisi de quitter ce pays. « C’était vraiment très difficile, les conditions sont pires qu’ici. J’en avais un petit peu marre », a-t-elle confié d’entrée de jeu.

Ils ont choisi de venir s’installer au Québec notamment parce qu’on y parle français, mais également parce qu’elle savait que son diplôme d’infirmière serait plus facilement reconnu avec un stage d’adaptation. Ils ont donc commencé par trouver un emploi à son conjoint qui est prothésiste dentaire, du côté de Plessisville, et Mme Vizcaino a rapidement été accueillie à Victoriaville.

Elle est arrivée au pays à la fin du mois de mai et a commencé son stage d’actualisation de 75 jours à HDA en septembre, avec un permis restrictif, directement dans l’unité où elle travaille toujours. « Je me suis donné trois mois pour dégrossir mon quotidien, apprendre à connaître un peu la ville », ajoute-t-elle.

À l’UCDG, elle a été bien accueillie et est bien reconnaissante que l’équipe ait investi le temps qu’il fallait pour qu’elle trouve ses marques et s’adapte au monde de la santé québécois. « Nous avons une unité reconnue pour la formation, l’encadrement, donner la chance aux gens de bien s’épanouir dans leur tâche, toutes catégories d’emplois confondues », explique Caroline Tessier.

Depuis qu’elle a joint l’équipe, Alexia a pu remarquer que le rôle infirmier est bien différent de ce qu’il est en France. « Ici, on a davantage de crédibilité en tant qu’infirmière. On a plus de place dans l’évaluation. Je trouve que c’est plus valorisant qu’en France », résume-t-elle.

Son stage lui a permis d’apprendre les façons de faire qui sont parfois différentes de ce qu’elle a connu dans son pays d’origine. En effet, plusieurs choses sont à apprendre puisque le matériel ainsi que la médication, pour ne nommer que ceux-là, ne sont pas les mêmes.

Quant à ses collègues, ils sont bien heureux de pouvoir compter sur elle. Isabelle Dargy explique qu’il a été plus facile de l’intégrer à l’équipe que ce ne l’aurait été avec une infirmière débutante. « Elle a une certaine expérience qu’elle nous partage. » Et la chef du service ajoute qu’Alexia est très forte au niveau clinique et que son regard externe de différentes situations est apprécié. Quant à la principale intéressée, elle indique ne s’être jamais sentie comme une étrangère. « Je suis arrivée en tant que soignante et été intégrée en tant que telle », résume-t-elle. 

La nouvelle infirmière apprécie tout particulièrement, dans le département, l’entraide, la solidarité et l’esprit d’équipe. Elle est même surprise qu’on l’oblige à prendre ses pauses et son temps de repas, ce qui n’était pas le cas en France. « Depuis que je les prends, j’ai réalisé qu’ils n’étaient pas là pour rien », fait-elle valoir.

Pour ce qui est des conditions salariales, Alexia confie qu’en venant au Québec, elle est parvenue à doubler le salaire qu’elle faisait en France, ce qui n’est pas à négliger.

Une nouvelle vie

Bien entendu ce changement de vie implique de décrypter comment se comportent les citoyens de la région et comment ils parlent, notamment. Alexia a donc rapidement dû apprendre les expressions québécoises et, il va sans dire, les sacres. Elle a également découvert la poutine qu’elle n’aimait pas tant au départ, mais qu’elle apprivoise tranquillement. Elle a même vécu son premier -18 degrés récemment et a trouvé que c’était assez froid. Bref, jusqu’à maintenant, le Québec, et la région par le fait même, est à la hauteur de ses attentes. « J’ai été surprise, dans le bon sens, par la gentillesse des gens. Ça fait vraiment du bien. Aussi, on se sent en sécurité ici », apprécie-t-elle.

Jusqu’à maintenant, elle ne s’ennuie pas de la France. Il y a bien sûr certains aspects qui lui manquent, mais elle s’empresse d’ajouter que ce ne sont pas des priorités. Parmi elles, on retrouve la cuisine. « Je ne suis pas venue au Québec pour ça. Mais parfois ça m’interroge », dit-elle avec hésitation.

Alexia dit, avec candeur, avoir été surprise par les repas de Noël, à titre d’exemple. « Je  suis arrivée avec mes coquilles Saint-Jacques, huîtres et escargots », raconte-t-elle. Les tourtières et saucisses cocktail de nos traditions ont donc eu de quoi la surprendre. « Mais c’était très bon, fait maison par des collègues, mais pour nous ce n’est pas un repas de fête », dit-elle encore. 

Même chose pour le fromage en grains qui, pour elle, comparativement aux fromages français, ne goûte pas grand-chose. Mais ce sont de bien petits irritants pour elle qui parvient tout de même à trouver son compte côté nourriture.

Cela n’empêche pas qu’il lui est maintenant possible d’envisager une vie de famille ici. Le couple semble là pour y rester plusieurs années puisqu’il vient de faire l’achat d’un terrain en vue d’y construire une maison. « Cela n’aurait jamais été possible en France », affirme-t-elle.

La nature, les grands espaces et la tranquillité sont des points qu’elle affectionne particulièrement de sa nouvelle vie. La bonne entente avec ses collègues de travail est un autre point très positif et essentiel même pour elle.

Quant aux aspects un peu moins attrayants, il y a la nourriture, mais aussi les différents obstacles qu’elle rencontre avec son chien qui, contrairement à l’Europe, n’est pas accepté partout.

Mais dans l’ensemble, elle est heureuse d’avoir choisi le Québec, Victoriaville et l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska pour poursuivre sa vie. Le recrutement international est une stratégie d’embauche utilisée en continu au CIUSSS MCQ. Une quarantaine d’infirmières ont ainsi intégré les différents sites, mais Alexia Vizcaino est actuellement la seule qu’on retrouve du côté de l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska.