Une belle carrière dans les Forces pour Laurent Garneau

C’est le 5 novembre qu’auront lieu à Victoriaville les activités soulignant le jour du Souvenir. Une occasion solennelle de se rappeler tous les soldats qui ont donné leur vie pour la liberté et leur pays, comme le souligne Laurent Garneau, vétéran de l’année.

M. Garneau, rencontré à la Légion canadienne, a retracé son parcours au sein de l’armée canadienne, qu’il serait bien prêt à recommencer si l’occasion lui était donnée. Originaire de Ham-Nord, il est entré dans les Forces armées en septembre 1980. « J’avais terminé mon secondaire V et mon frère avait rejoint les Forces deux ans avant », se souvient-il. Après l’entraînement de base à Saint-Jean, il a suivi son cours d’anglais puis sa formation de technicien en munitions du côté de Borden en Ontario. C’est ensuite du côté de la Nouvelle-Écosse qu’il a été muté, à Bedford plus précisément. « Il y avait là un dépôt de munitions navales », se souvient-il. C’est à cet endroit qu’il a pris son expérience dans l’entreposage, l’inspection, la réparation et la démolition de munitions (de la simple balle jusqu’à la torpille).

« C’est un métier dangereux, mais les normes de sécurité sont très élevées », explique-t-il. D’ailleurs, malgré 21 ans de carrière et un séjour en Bosnie, M. Garneau a encore tous ses morceaux.

Il raconte qu’il a choisi ce métier à son entrée dans l’Armée canadienne parce qu’il était attiré par les explosifs, mais également parce que le seul autre poste qu’on lui proposait était celui de sous-marinier. « À la grandeur que j’ai, je me serai cogné partout », confie-t-il en riant.

Après la Nouvelle-Écosse, il est retourné à Borden pour compléter sa formation puis a fait un séjour de six ans du côté de Valcartier. C’est là qu’il a eu l’occasion de participer à de nombreux exercices militaires et au nettoyage de champs de tir un peu partout à travers le Canada. Il a aussi contribué à des opérations d’enlèvement d’explosifs improvisés, des appels à la bombe dans les bases militaires, mais aussi en équipe de relève pour les forces policières.  « On se promenait beaucoup, surtout le printemps quand les gens faisaient du ménage et retrouvaient des obus militaires dans leur grenier », souligne-t-il. C’est à cette époque qu’il a été promu caporal-chef.

On l’a ensuite muté à Dundurn en Saskatchewan pour deux ans. « C’est là que se trouve le plus gros dépôt de munitions au Canada », indique-t-il. Laurent était alors dans l’équipe qui inspectait et distribuait, dans les bases, les munitions. Il devait également détruire les surplus et ceux dont la date d’expiration était arrivée. « Nous étions une soixantaine de militaires dans cette petite base située à 45 minutes de Saskatoon », se souvient-il.

Son parcours militaire l’a ensuite ramené à Borden où il y avait un besoin en personnel du côté du champ de tir. Après les formations nécessaires et beaucoup de perfectionnement (dont six mois aux États-Unis pour en apprendre davantage sur les munitions internationales, incluant les gaz chimiques et leur désamorçage), il est devenu instructeur pour le cours de technicien en munitions pendant une période de cinq années.

Puis il est revenu à Valcartier, une base qu’il aimait bien, pour compléter sa carrière de 21 années en 2001. C’est alors qu’il y était, d’ailleurs, qu’il a été appelé pour servir en Bosnie, vers la fin du conflit. Il y est allé sept mois en tout et il était responsable du dépôt de munitions. Il devait également aller sur la route pour inspecter les dépôts des nombreux camps canadiens. Cela lui a fait voir l’ampleur des dommages reliés à la guerre sur ce territoire détruit. Laurent Garneau a alors été promu sergent.

Jeune retraité à 38 ans, l’ancien militaire a ensuite travaillé quelques années en usage du côté de Magog, mais est retourné dans son champ d’expertise, ayant été embauché par un ancien militaire de Valcartier qui avait lancé son entreprise de déminage (pour venir en appui à la force militaire) dans les anciens champs de tir partout au Canada. « J’ai pris ma retraite complètement en 2013 », résume-t-il.

Pendant sa carrière, M. Garneau a eu quelques amoureuses, mais pas d’enfants. Aujourd’hui, il est de retour dans la région, à Saints-Martyrs-Canadiens plus précisément, et est marié depuis 15 ans. Il s’occupe de sa terre à bois et est conseiller municipal en plus d’être l’un des directeurs de la Légion canadienne où il aime bien venir pour discuter avec les autres.

Il se remémore sans regret ses années militaires, considérant y avoir fait une belle carrière. « J’aurais dû en faire un peu plus long », confie-t-il. L’adrénaline reliée à sa fonction, surtout les appels à la bombe, lui manque aussi un peu.

Mais il est conscient que tous n’ont pas eu sa chance et c’est pourquoi il insiste sur l’importance de souligner le jour du Souvenir. « Il faut prendre le temps de se rappeler tous ceux qui ont combattu lors de la Première et la Deuxième Guerre mondiale ainsi que tous les autres conflits. Ceux qui ont perdu leur vie pour notre liberté. »

Sur son gilet en cuir, il arbore fièrement sa médaille de 12 années de services ainsi que les deux des Nations Unies, remises pour son service en Bosnie.

Jour du Souvenir

Le jour du Souvenir sera souligné à Victoriaville dès 10 h 45 le samedi 5 novembre. Le tout débutera par une parade (constituée de vétérans ainsi que des corps de cadets, pompiers, et policiers) qui prendra son départ de la Légion canadienne pour se rendre au Cénotaphe (devant l’hôtel de ville). Suivra une cérémonie au cours de laquelle des couronnes seront déposées par différents dignitaires, en mémoire des soldats décédés en temps de guerre. Elle sera sous la présidence d’honneur du lieutenant-colonel Ghislain Plante, commandant du 62e Régiment d’artillerie du Canada. La Mère canadienne sera représentée par Marie-Lucie Poirier et le vétéran de l’année, Laurent Garneau, sera également présent.